Le préfet de Télimélé sur les détournements : « nous n’avons pas de budget de fonctionnement »

Amara Lamine Soumah, préfet de Télimélé

Amara Lamine Soumah, préfet de TéliméléLe mardi dernier, 19 juillet 2016, des représentants de la population de Télimélé sont allés à la rencontre du préfet, entouré de ses deux secrétaires généraux et des responsables de la sécurité. Conduite par le doyen des sages, cette délégation était composée de la notabilité, du député uninominal, de la ligue islamique préfectorale, de la délégation spéciale de la commune urbaine, de la société civile et de la jeunesse, a constaté Guineematin.com à travers son envoyé spécial qui a assisté à la rencontre.

L’objectif de cette rencontre était d’échanger avec le préfet, monsieur Amara Lamine Soumah, du prélèvement sur les subventions de l’Etat aux communes et la déclaration des sociétés minières en phase de prospection et/ou d’exploitation ainsi que des différentes redevances payées.

Après les salutations et la présentation de la délégation, c’est le président des organisations de la société civile local, monsieur Mamadou Djafarou Diallo qui a décliné les motifs de la visite, au nom de la population de Télimélé.

De son côté, le préfet de Télimélé, monsieur Amara Lamine Soumah, a tenu tout d’abord à remercier la délégation pour l’initiative avant de donner quelques éléments de réponse.

Sur la question des sociétés minières, monsieur Soumah a tenu à préciser qu’aucune société n’a à faire directement avec la préfecture. Selon lui, les redevances minières sont versées à la population par l’entremise des élus locaux. « Sachez que moi, préfet, je ne voie pas la couleur de l’argent que les sociétés minières et téléphoniques versent à la communauté. Chaque année, elles organisent une cérémonie pendant laquelle la remise est faite. D’ailleurs, elles n’amènent que des chèques et non de l’argents en espèce », a dit le préfet.

Par ailleurs, monsieur Amara Lamine Soumah a précisé que la préfecture ne bénéficie que de dix pour cent (10%) des subventions allouées à une localité et qui fait aussi l’objet de partage dans les différents services comme la direction préfectoral des mines. « Dans l’argent qu’amènent les sociétés, seuls 10% reviennent à la préfecture. Et, ces 10% aussi sont découpés en plusieurs autres pourcentages. Par exemple, la direction préfectorale des mines perçoit 3% de ce montant pour son fonctionnement », a ajouté monsieur Soumah.

Concernant l’argent prélevés sur la subvention des communes, le préfet de Télimélé a essayé d’expliquer les raisons de ce prélèvement. Pour lui, il est indispensable que l’administration centrale de Télimélé fonctionne ; alors que la préfecture ne reçoit pas de budget de fonctionnement !

« Je suis arrivé à Telimele au moment où rien n’était normal. J’ai refais mon domicile, les bureaux de la préfecture, et j’ai même été obligé de changer mon bureau. Les différentes missions vers Conakry ou Kindia et même l’entretien de mon véhicule à chaque voyage me coûtent énormément. Aujourd’hui, quand nous recevons des missionnaires, on n’a même pas la possibilité de les entretenir, contrairement aux autres préfectures où je suis passé comme préfet. Quand je suis arrivé, même les matelas pour la résidence, j’ai pris en crédit au marché. Je dis tout ça pour vous dire combien de fois nous sommes confrontés à d’énormes difficultés. Et, comprenez que nous  n’avons pas de budget de fonctionnement », a expliqué Amara Lamine Soumah à la délégation médusée…

Finalement, la délégation a quitté la préfecture sans qu’aucune réponse satisfaisante des différentes revendications exprimées devant l’exécutif préfectoral.

Seulement, après plus d’une heure de débat, un comité restreint a été mis en place (composé des représentants de la population de Télimélé et les autorités préfectorales) pour travailler sur les différentes questions qui divisent actuellement la ville.

De Télimélé, Mamadou Mouctar Barry, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : 621 607 907

 

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