Aboubacar Soumah privé de parole par la coalition « Alpha Condé-URTELGUI » : la réaction de Dr. Faya du BL

La chape de plomb qui s’abat sur la presse privée guinéenne continue d’inspirer des réactions indignées. Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral (BL), a violemment critiqué les menaces de fermeture proférées contre les radios et l’attitude « complice des responsables des médias dans ce drame ». Il l’a dit à l’occasion d’un entretien avec un reporter de Guineematin.com, ce jeudi 30 novembre 2017.

Pour Dr Faya Millimono l’injonction faite aux médias de ne pas donner la parole au syndicaliste Aboubacar Soumah « est clairement un retour en arrière. C’est un assaut sur la liberté d’expression, un assaut sur la liberté de la presse, un assaut sur la liberté syndicale. A supposer qu’Aboubacar Soumah ait commis un crime, il n’appartient pas au président de la République de dire qu’il est coupable ou pas. Dans une République normale, c’est la justice qui le dit. Dans une République normale, ce n’est pas au président de la République de dire qu’un média doit être fermé puisqu’il a donné la parole à quelqu’un. Encore une fois, dans une République normale, ce n’est pas au président de déterminer qui est rebelle ou pas. Il y a des institutions qui ont ce droit là, c’est l’appareil judiciaire », rappelle Dr Faya.

Ainsi, le leader du BL pense que le président Alpha Condé « a outrepassé ses droits et c’est inquiétant. Il y a du sang qui a coulé dans ce pays, des guinéens qui ont perdu la vie, qui ont fait le sacrifice ultime, pour que la marche vers la démocratie et l’Etat d Droit ne s’arrête pas. C’est comme un coup de frein à cette marche vers la démocratie », estime l’homme politique.

En ce qui concerne l’attitude de l’URTELGUI (Union des radios et Télévisions Libres de Guinée) face à l’injonction présidentielle de ne pas donner la parole au syndicaliste Aboubacar Soumah, la position du président du BL est claire. « C’est clair qu’il y a une complicité. On s’attendait à ce que la synergie donne la parole à Aboubacar Soumah. Ne pas l’avoir fait c’est manquer de courage. Pour que nos valeurs puissent s’enraciner, nous avons besoin de gens courageux dans ce pays. Et, on doit aller au delà des intérêts de nos entreprises pour sauver la République. Nous avons été déçus de cette attitude des propriétaires des médias », a-t-il martelé.

Alpha Mamadou Diallo pou Guineematin.com

Tel 628 17 99 17

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