Ambassade de Guinée au Maroc : manifestation des boursiers guinéens

Les étudiants guinéens au Maroc, principalement les boursiers d’Etat en ont marre de leurs conditions de vie assez précaires. Et ils ont décidé de protester contre cette situation en déclenchant une grève et allant manifester devant l’ambassade de Guinée au Maroc. Ces étudiants ont entamé ce mouvement de protestation ce lundi 16 juillet 2018, a appris Guineematin.com qui a échangé avec certains d’entre eux.

Avant d’entamer leur mouvement de protestation, les étudiants guinéens, à travers la commission bourse chargée de la défense des intérêts des boursiers d’Etat, a rédigé un mémorandum adressé à la présidence de la République de Guinée, l’ambassade de Guinée au Maroc et l’office national des bourses extérieures. Dans ce mémorandum dont Guineematin.com a eu copie, les étudiants boursiers formulent quatre revendications qu’ils demandent aux autorités guinéennes de satisfaire.

Il s’agit de la revalorisation de la bourse qui est de 50 dollars par mois et que les étudiants souhaitent voir portée désormais entre 120 et 150 dollars ainsi que l’amélioration des allocations des vacances à partir de la prochaine année budgétaire 2019 ; le payement intégral des 650 dollars dus aux étudiants au compte des mois d’avril, mai et juin et des allocations de vacances ; la bancarisation de la bourse ; et la possibilité pour les étudiants de choisir de s’orienter dans les filières souhaitées.

Mais ce courrier, comme ceux qui l’ont précédé d’ailleurs, n’ont pas eu de réponse de la part des autorités guinéennes, selon les étudiants. C’est pourquoi, ils ont décidé de se faire entendre autrement, explique Odia Mamady KABA, étudiant au département Environnement marin et exploitation des ressources aquacoles marines, et président de la commission chargée de la défense de l’intérêt des boursiers au Maroc.

« Depuis 1972, c’est la même somme de bourse que l’Etat guinéen offre à ses étudiants, une somme de 50 dollars. Nous avons envoyé une première revendication au mois de décembre 2017 pour demander la revalorisation de ce montant. Tout dernièrement nous avons aussi envoyé une deuxième revendication le 08 juillet 2018 à nos autorités. On fait tout ça pour qu’on puisse dialoguer, mais jusqu’à présent nous ne voyons rien. Nous avons effectué mêmes des déplacements physiques mais on n’a pas eu de réponse à nos demandes. On a trop patienté c’est pourquoi nous avons décidé de partir en grève », a-t-il indiqué.

Après avoir déclenché leur grève, les étudiants ont pris d’assaut la devanture de l’ambassade de Guinée au Maroc ce lundi 16 juillet pour dénoncer leur « oubli » par les autorités guinéennes. Et selon Odia Mamady KABA, ils vont pousuivre ce mouvement de protestation jusqu’à ce qu’ils soient entendus pour sortir de la misère qu’ils vivent actuellement : « Nous manquons de tout ici. Premièrement, nos frais de loyer sont finis, on ne peut même plus payer un logement à 50 dollars, le coût d’un appartement est de 80 euros actuellement.

C’est tellement difficile que nous sommes obligés de mendier ou de s’endetter pour vivre, c’est insupportable. Secundo, il y a certains boursiers dits des boursiers d’excellence qui perçoivent 500 dollars par mois à travers des membres de l’ambassade, des hauts cadres du gouvernement ou des autorités consulaires. Ce qui nous touche le plus, c’est que pendant que les étudiants sénégalais prennent 150 dollars par mois, nous nous recevons 50 dollars, et puis ça aussi, on le reçoit de façon trimestrielle.

Normalement, ce sont des lauréats qui devraient percevoir ces bourses-là, mais ces bourses sont orientées à des personnes qui n’ont eu aucune excellence lors du baccalauréat. Nous demandons une augmentation de 300% de la bourse, ce qui qui équivaut à 150 dollars par mois. C’est à la suite de nos tournées que ce pourcentage a été estimé au regard du coût moyen de la vie marocaine. Avec une bourse de 150 US, nous pourrons payer nos loyers et nos factures et sortir de la misère que nous connaissons actuellement. Et nous allons nous battre jusqu’à la satisfaction de cette revendication », a-t-il conclu.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tél. : +224 622 07 93 59

Facebook Comments Box