Andréas Koumato (Mossosouk) : les jeunes doivent « oser aller au bout de leurs projets »

Organisé les 13 et 14 de ce mois d’octobre 2017 à Lagos, au Nigéria, le 3ème forum de la Fondation Tony Elumelu pour l’entrepreneuriat jeunes en faveur de 1 300 petites et moyennes entreprises, des décideurs et des incubateurs en provenance des 54 pays africains. A la fin du forum, l’envoyé spécial de Guineematin.com a donné la parole à Andréas Koumato, Directeur Général de la plateforme de vente ligne dénommée « Mossosouk », qui est le seul entrepreneur Tchadien à avoir été invité par la fondation pour le TEFForum2017. Ayant bénéficié d’un financement de cinq mille dollars, Andréas Koumato exhorte les autres jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat.

Guineematin.com : C’est quoi Mossossouk ?

Andréas Koumato: Mossossouk est tout d’abord la somme de deux langues parlées au Tchad : le Sarah dans le Sud du Tchad et l’Arabe dans le Nord et qui veulent dire le commerce. Ce sont deux manières de dire plus ou moins la même chose et en même temps pour montrer la diversité de mon pays. Mossossouk est une plateforme qui connecte aujourd’hui les vendeurs et les acheteurs. Plus d’une centaine de vendeurs arrivent à faire beaucoup de ventes sur notre plateforme. Les gens importe où peuvent acheter et se faire livrer à domicile. Voilà le projet sur lequel on travaille aujourd’hui.

Qu’avez-vous tiré comme profit de votre participation à ce forum ?

Andréas Koumato : Je tiens à dire grand merci à Tony Elumelu et à sa fondation. C’est rare de trouver des personnalités qui ont réussi dans l’entrepreneuriat et qui décident de réinvestir pour aider les autres qui sont entrain de se battre pour réussir. C’était une grande expérience en termes d’apprentissage ; il y avait un panel très important Aliko Dangote, le vice-président du Nigéria et plein d’autres succès stories qui ont partagé leurs expériences. C’était aussi un moment de réseautage, on a connu de nouvelles personnes permettant ainsi d’élargir notre carnet de contact. En termes d’opportunités parce que nous sommes là et peut-être des idées peuvent venir et on peut-être initié à de nouvelles choses avec toutes ces personnes rencontrées. Ces éléments précités que nous avons appris pendant les deux jours du forum avec des entrepreneurs venus des quatre coins du continent africain.

Avez-vous un message à lancer aux jeunes africains qui veulent participer à ce genre de forum ?

Andréas Koumato : Il faut viser loin dans le lancement du projet de l’entrepreneuriat. Il ne faut pas se limiter à quelque chose. On a l’habitude de dire souvent que les brèves frontières qui nous empêchent d’avancer sont celles qu’on a dans notre esprit. Ce que je dirais à tous les jeunes entrepreneurs qui sont entrain de me suivre, c’est d’oser aller au bout de leurs projets. Même si on commence petit, c’est de garder toujours les ailes, d’aller très loin dans la discipline et tout ; et, surtout, de saisir ces genres d’opportunités. La plateforme Mossossouk dont je viens de vous parler a bénéficié d’un financement de cinq mille dollars grâce à Tony ElumeluFoundation, une chose qui est difficile de trouver au Tchad comme financement ; mais, à cause de notre abnégation et de notre discipline, on a réussi à sécuriser ce montant.

Que comptez-vous faire avec les 5 000 dollars ?

Andréas Koumato : On dit souvent à ce dont on a beaucoup donné, beaucoup sera demandé. À tout privilège, avant tout, une responsabilité. On a la responsabilité actuellement d’aller très loin avec notre plateforme qui est celle de la conduire à un nouveau horizon, à la rendre plus accessible et transformer davantage de vue dans notre milieu immédiat pourquoi pas à l’international : C’est ça même la vision qui se cache derrière ce projet.

Quel conseil prodiguez-vous aux jeunes qui hésitent encore à se lancer dans l’entreprenariat ?

Andréas Koumato : Au Tchad, il y a un grand problème : il y a une peur qui hante les jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Je crois que cela est dû à notre système éducatif qui ne forme que des fonctionnaires. Aujourd’hui, nous vivons la réalité du chômage dans notre pays ; et, ce n’est pas le gouvernement seulement qui va créer des emplois pour l’absorber, il revient aux jeunes de devoir apprendre à se prendre en charge en se lançant dans l’entrepreneuriat. J’invite tous ceux qui hésitent d’emboîter le pas d’entreprendre. C’est un chemin qui peut sembler un peu périlleux ; mais, il n’y a pas de grande expérience que l’entrepreneuriat. Ça permet de créer de l’emploi pour soi et pour d’autres personnes en apportant de la valeur ajoutée. L’expérience qu’on en tire, particulièrement à travers Mossossouk, j’ai tellement appris. C’est indescriptible. J’exhorte les jeunes du Tchad et des autres pays d’Afrique à se lancer dans ce processus d’entrepreneuriat.

Propos recueillis par Nouhou Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com à Lagos, au Nigéria 

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