Baguinet (Fria) : deux forages pour toute la Sous-Préfecture

Située à 15 kilomètres de la ville de Fria, la sous-préfecture de Baguinet est une localité à vocation agro-pastorale. Ses habitants pratiquent l’agriculture et l’élevage et se nourrissent de leurs productions. Mais, cette commune rurale connaît aussi des difficultés dans bien de domaines et non les moindres, rapporte un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu sur place.

A Baguinet, une commune rurale où vivent 13 671 habitants, on ne se plaint pas de la cherté des prix des produits de première nécessité. Car, la plupart des aliments consommés dans cette sous-préfecture de Fria sont produits sur place. Ici, les problèmes sont à voir ailleurs ; et, malheureusement, ils sont à la fois nombreux que préoccupants.

« Notre premier problème ici c’est l’enclavement ! Tous les districts sont enclavés, le drainage des produits agricoles est très difficile. Baguinet est un grenier pour la préfecture de Fria ; mais, l’écoulement des produits est très difficile, parce que les villages à grandes potentialités agricoles sont très enclavés ; et, les camions ne peuvent pas se rendre venir ici. Ensuite, on a un problème d’eau potable. Sur les 19 forages que comptait toute la sous-préfecture, seulement deux sont aujourd’hui fonctionnels. Ce qui fait que beaucoup de personnes boivent aujourd’hui l’eau des marigots. Donc, la population de Baguinet n’a pas accès à l’eau potable », déplore monsieur Billo Barry, le Sous-Préfet de Baguinet.

Mais, il ne s’agit là que d’une partie des préoccupations des habitants de cette localité, relevant de la préfecture de Fria. Les secteurs de l’éducation et de la santé aussi ont bien de choses à améliorer, a fait remarquer l’autorité sous-préfectorale. « Les écoles sont construites ; mais, il y a là aussi une insuffisance notoire du personnel enseignant. On a en tout 11 écoles primaires et un Collège ; mais, il y a vraiment un véritable manque d’enseignants. Si nous prenons par exemple le district de Niangakouré qui a 9 classes fonctionnelles, il n’y a que trois enseignants ; donc, un enseignant pour trois groupes pédagogiques ! Vraiment, c’est un peu difficile. Au niveau de la santé, nous avons 5 postes de santé dans la sous-préfecture pour seulement deux fonctionnaires de l’Etat, le reste est occupé par des contractuels qui sont pris en charge par la commune rurale », a ajouté Billo Barry.

Une situation déplorable devant laquelle le Sous-Préfet se dit tout à fait impuissant. Car lui-même se montre nécessiteux : « On n’a aucun budget de fonctionnement qui nous permet vraiment de bien travailler dans les différents districts et secteurs de la sous-préfecture. En ce qui concerne les déplacements, on m’avait donné une moto ; mais, elle est devenue aujourd’hui une épave, après 4 ans de circulation, compte tenu du mauvais état des routes, la moto est vraiment amortie. On n’a même pas un bloc administratif à Baguinet, on est logé par la commune dans ses locaux », témoigne Billo Barry, que nous avons rencontré dans sa très modeste résidence, loin de ressembler à celle d’un administrateur territorial.

C’est pourquoi d’ailleurs, le Sous-Préfet a profité de notre micro pour lancer un appel au gouvernement qu’il représente à Baguinet, en lui demandant de penser un peu plus à cette commune rurale. « Nous sollicitons auprès des autorités supérieures de nous venir vraiment en aide pour nous permettre non seulement d’avoir des routes, des enseignants et des agents de santé en nombre suffisant. Et, surtout, de l’eau potable ! On boit l’eau des marigots avec tous les risques sur la santé ; donc, nous avons vraiment besoin d’avoir des forages pour avoir de l’eau potable. Nous sollicitons aussi un appui de l’autorité supérieure pour le bon fonctionnement du service », a plaidé le sous-préfet, monsieur Billo Barry.

Un appel qui, s’il est entendu par les destinataires, fera beaucoup de bien aux 13 671 habitants de la sous-préfecture de Baguinet.

De retour de Baguinet, Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628124362

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