« Bah Oury se promène avec des loubards armés jusqu’aux dents », dit un avocat de l’UFDG

avocats Le collectif des avocats de l’UFDG, très touchés et remontés contre la mort de leur client, Mamadou Saïdou Bah, ont de façon unanime, accusé le pouvoir en place d’avoir supporté Bah Oury dans le but de neutraliser le principal parti de l’opposition. C’était au cours d’un point de presse animé ce mardi 10 mai 2016 par le pool d’avocats du parti, a constaté Guineematin.com, à travers  deux reporters.

 

Pour Me Alsény Aisata Diallo, l’ex vice-président de l’UFDG Bah Oury  a un appui. C’est  pourquoi, dit-il, aujourd’hui, il se promène dans les quartiers avec des loubards armés jusqu’aux dents. « S’il n’avait pas été supporté, s’il n’avait pas un appui derrière, il ne pouvait pas quitter l’hexagone venir semer le bordel dans le siège de l’UFDG, en tentant d’assassiner son président, puis  occasionner l’interpellation injuste et illégale de 20 personnes, en  continuant  à se pavaner librement », lance  Me Alseny Aissata Diallo.

Et Me Aboubacar Sylla de renchérir : «  C’est celui qui a menacé et qui est venu agresser, qui est reçu en qualité de témoins dans ce dossier.  Ceux-là qui ont été agressés ont été conduits, au nombre de 20, à la maison centrale, alors que le procureur ayant reçu le dossier a estimé que ceux-ci méritaient d’être mis à la disposition de leurs avocats », précise-t-il.

Me Sylla dit que ce genre de comportement ne relève d’aucune notion de droit, mais « c’est une insulte du droit et une blessure de la République ».

« Il n’y a pas de citoyens de seconde zone, il y a que des citoyens tout court », a fait remarquer maître Aboubacxar Sylla : «  nous sommes dans une République et dans un Etat de droit.  Mais, chaque fois qu’il s’agit de l’UFDG, de ses militants, de ses responsables, c’est une justice à deux vitesses », accuse l’avocat

Dans les incidents et les échauffourées, dénonce-t-il, les « les Kaba, Kanté, Keita, Traoré, sont libérés, les Diallo, Bah, Barry, Baldé sont inculpés et mis en prison », a fait remarquer maître Sylla.

De son côté, Me Béa a regretté que la justice soit à deux vitesses. « Lorsqu’il s’agit de l’UFDG, la justice a la main très lourde ». En guise d’exemple, il dira que dans le dossier de feu Mohamed Koula Diallo, il y a eu mort d’homme. Mais, avant qu’il y ait mort d’homme, monsieur Bah Oury avait lancé des menaces à travers des ondes et il a mis en application ses menaces, a-t-il dit, rappelant que ce sont les 20 gardes qui étaient là pour sécuriser la manifestation, les mains nues et sans armes, qui ont été ramassés par la gendarmerie et conduits en prison, à travers le parquet.

« C’est périlleux », martèle Me Béavogui, avant de faire observer qu’il est  « difficile d’être à notre place ! Nous sommes pris pour des vauriens, des avocats qui n’ont rien à foutre, parce que nous prêchons indiscutablement dans le désert.  Lorsque nous venons devant les magistrats, nous ne sommes pas pris en compte, nos prétentions ne sont jamais pris avec sérieux, nous sommes reçus avec dédain parce que véritablement nous sommes à l’opposé de ce qui doit être leur vue et leur volonté, oubliant que nous nous battons pour l’Etat de droit »

Enfin, les  avocats appellent les autorités en place à prendre de recul, en donnant la chance à l’Etat de droit,  en laissant les magistrats faire leur travail.

Saidou Hady Diallo et Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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