Bilan d’Antonio Souaré à la tête de la Féguifoot : voici ce qu’en dit Thierno Saidou Diakité

Thierno Saïdou Diakité

Le 28 février 2017, Mamadou Antonio Souaré, devenait officiellement président de la Fédération Guinéenne de Football. Une année après, des observateurs avertis aux fans du football guinéen, chacun y va de son commentaire pour dresser le bilan d’une année d’exercice d’Antonio Souaré à la tête de l’instance dirigeante du football guinéen.

Dans la matinée de ce jeudi 1er mars 2018, un reporter de Guineematin.com a échangé avec Thierno Saidou Diakité, consultant sportif et collaborateur du groupe de presse Lynx/Lance. Il a été question du bilan de monsieur Souaré après une année d’exercice.

Guineematin.com : cela fait un an que monsieur Antonio Souaré est à la tête du comité exécutif de la fédération guinéenne de football. En tant que consultant sportif, quel regard jetez-vous sur son bilan ?

Thierno Saidou Diakité : en termes d’évaluation, il faut dire que nous sommes quelque peu sur notre fin, parce qu’il faut reconnaître que nous ne voyons pas encore, nous ne percevons pas encore très bien, quel est le projet sportif que la fédération voudrait bien décliner pendant son mandat. Quand je parle de projet sportif, c’est-à-dire qu’il y a l’aspect gestion des équipes nationales toutes catégories confondues : les cadets, les juniors, les espoirs, les seniors, le football féminin. Il y a aussi l’aspect formation : formation des arbitres, renforcement des capacités des ligues régionales ; il y a également l’aspect management de la fédération en elle-même ; il y a l’aspect compétitions locales : la ligue 1, la ligue 2, la ligue amateur, la coupe nationale. C’est cet amalgame de paramètres que nous aurions souhaité que la fédération développe et qu’elle précise un peu quels sont les objectifs qu’elle entend atteindre au cours de ce mandat.

Guineematin.com : c’est comme si naviguions à vue ?

Thierno Saidou Diakité : ce n’est pas tellement une gestion à vue, mais ça semble l’être, parce qu’il faut reconnaitre qu’Antonio Souaré s’investit beaucoup pour le football, c’est sa passion. Il ne vit que pour et par le football. Il l’a dit lui-même. On aurait souhaité qu’il y ait beaucoup plus de précisions par rapport au projet sportif qu’il entend développer pour ce premier mandat.

Guineematin.com : à qui la faute alors ? A son entourage peut-être ?

Thierno Saidou Diakité : je ne dirais pas que c’est l’entourage. Mais, je crois qu’il faut qu’il nous décline sa politique en matière de gestion et de promotion du football pour les quatre (4) années à venir, ce qu’il compte faire. Dans quatre ans, à quel niveau nous devons être.

Guineematin.com : l’autre aspect du bilan, c’est la participation des équipes nationales aux différentes compétions. Les cadets ont échoué en coupe du monde en Inde, le Sily local est prématurément sorti du CHAN qui vient de se jouer au Maroc, alors que le Sily Sénior a été éliminé de la coupe du monde Russie 2018. Est-ce que ce ne sont pas des actifs négatifs à l’encontre d’Antonio Souaré et de son équipe ?

Thierno Saidou Diakité : ce sont des aspects négatifs, c’est vrai. C’est des contre-performances. Mais, il faut relativiser un peu, parce qu’il n’a qu’un an de gestion à la fédération. Vous savez qu’il a hérité d’une situation très compliquée. Avec les tumultes, on a été obligé de mettre en place un comité de normalisation. A sa décharge, il a hérité d’une situation quelque peu compliquée. Mais, il est vrai que vous relevez des contre-performances que ce soit au CHAN au Maroc ou l’élimination des Séniors de la Coupe du Monde. De ce côté, il y a des leçons à tirer. Il y a aussi des chantiers à ouvrir pour rehausser le niveau du football guinéen. Cela ne va pas se faire sans efforts, sans une politique bien élaborée. On a besoin que la fédération nous décline sa politique pour les quatre années à venir avec tous les paramètres.

Guineematin.com : il y a aussi cette affaire de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023. Est-ce que la fédération actuelle a fait des efforts ? Où en est-on concrètement ?

Thierno Saïdou Diakité

Thierno Saidou Diakité : je profite de cette opportunité pour vous dire qu’hier mercredi 28 février 2018, il y a une mission de visite des sites identifiés qui est arrivée à Boké par rapport à cette CAN. Ils vont faire le tour des sites de compétition, identifier les infrastructures à construire, voir celles qui existent… Donc, nous entrons de plein pied dans les préparatifs proprement dits, en dépit du fait que nous avons perdu pratiquement 3 années, depuis septembre 2014, date du choix de notre pays par la CAF pour organiser la CAN 2023. La machine est en route et je pense que à partir du 20 mars, on va entrer de plein pied dans les préparatifs. Tout le monde doit être rassuré, la Guinée va tenir ses engagements. C’est un défi qui est lancé.

Guineematin.com : aujourd’hui, le championnat national de football se joue à Conakry. Tous les clubs de l’intérieur sont logés dans la capitale où ils livrent leurs matches, loin de leur public. Quel jugement portez-vous sur cet état de fait ?

Thierno Saidou Diakité : c’est une formule qui, à mon avis, ne peut pas rehausser le niveau du football. Il y a des excuses avec des pelouses synthétiques qui sont entrain d’être posées à l’intérieur du pays. C’est la raison pour laquelle les matches sont ramenés ici à Conakry. Mais, je pense qu’il y a beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages. Un championnat, pour qu’il soit d’un certain niveau, il faut que les matches soient très engagés. La façon dont ça se déroule, ça ne permet de rehausser le niveau du championnat. J’espère que pour la saison prochaine, les matches vont se jouer sur toute l’étendue du territoire national.

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél.: 628 17 99 17

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