Briques et dallettes : les confectionneurs se plaignent de la cherté du ciment, de l’eau et des taxes

La confection de briques et de dallettes est devenue une activité pratiquée par de nombreux compatriotes cherchant à joindre les deux bouts. De multiples chantiers sont visibles à divers endroits de la ville de Conakry. Les pratiquants de cette activité se plaignent de la cherté du prix du ciment, composant essentiel de leurs produits, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

On rencontre beaucoup de jeunes gens qui exercent ce métier à quelques pas du stade de Nongo, dans la commune de Ratoma. C’est le cas de Mamadou Dardaye Diallo, étudiant en Licence trois dans une université privée de la place. Aujourd’hui, il gère une équipe de beaucoup de jeunes qui confectionnent des dallettes de plusieurs formes. Cette équipe utilise divers matériaux : le sable, le granite, le ciment, l’eau, de l’argile ocre. A cela s’ajoutent un groupe électrogène, des moules de plusieurs formes, des brouettes, des pelles,….

Mamadou Dardaye Diallo

Dans leur travail, ces ouvriers confectionnent des dallettes de plusieurs formes : les six côtés, les têtes, les serpents, les i épaisseurs 8, les petits barako…

Selon Mamadou Dardaye Diallo, des difficultés ne manquent pas dans l’exercice de ce métier. « Par exemple, si je prends l’eau, nous remplissons le bassin à partir de cent mille francs guinéens. Pour ce qui est du ciment, on achète actuellement à 70 mille francs guinéens le sac de 50 kilogrammes, c’est très coûteux. Pour le granite, le mètre cube se vendait avant à 235 mille francs guinéens ; aujourd’hui, on l’achète à 260 mille francs guinéens. Donc ça a beaucoup joué sur nous ici, on est obligé d’augmenter le prix de nos produits si non, on ne s’en sortira pas ».

À la question de savoir à combien se vend une pièce, le confectionneur répond: « les dallettes se vendent à des prix variés. Il y en a par exemple les épaisseurs 4, petit barako, qu’on vend à cent dix mille FG y compris les frais de transport. Si on y ajoute les frais de la pose, ça va faire cent vingt cinq mille FG. Il y a d’autres pour cent trente mille et cent quarante mille francs guinéens aussi avec seulement les frais de transport ».

Par ailleurs, monsieur Diallo a fait savoir qu’il paie sa place aux agents des impôts à 700 mille francs guinéens par an. Un rabais qu’il vient d’obtenir après s’être rendu au service des impôts alors qu’auparavant, les fonctionnaires des impôts venaient le faire payer un million de francs guinéens voire plus.

Thierno Hassana Barry

Thierno Hassana Barry est confectionneur de dalles et de briques à Yembeya carrefour, dans la commune de Ratoma. Pour remplir son bassin, « il me faut débourser quatre cent mille francs guinéens. Une fois rempli, ce bassin peut faire trois tonnes de ciment pour confectionner les briques et dallettes ».

Pour ce qui est des prix des briques, ajoute-t-il, « ça se négocie entre trois mille et trois mille cinq cents francs guinéens, selon la grandeur de la brique. Avec un sac de ciment, on peut faire 90 à 95 briques. Par jour, il y en a parmi nous qui font trois sacs d’autres un ou deux ».

Maître Barry a confié à notre reporter que « grâce à ça, je parviens à couvrir les besoins de ma famille. Il arrive que je gagne jusqu’à dix millions de francs guinéens. Quelques fois aussi, je peux passer deux à trois jours sans rien gagner ».

Salifou Camara

De son côté, Salifou Camara confectionne des dalles à Cosa, dans la commune de Ratoma. Il se plaint de la cherté des taxes qu’on lui impose pour le local qu’il occupe : « nous payons les taxes ici par an entre un million cinq cents et deux millions cinq cents francs guinéens ».

Maitre Camara se plaint aussi de la cherté de l’eau par citerne : « l’eau des citernes me coûte chère. À l’heure là, j’achète l’eau par bidon. Un bidon à mille francs guinéens. Il me faut 24 à 35 bidons par jour pour faire mon travail », a-t-il laissé entendre.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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