Dans la soirée d’hier, jeudi 23 juin 2016, le Colonel Ibrahima Kalil Condé, commandant de la région militaire de Labé a reçu l’envoyé spécial de Guineematin.com au camp d’infanterie de Mali. « Il faut voir le camp aujourd’hui, les femmes des militaires vivent comme des réfugiés. C’est pitoyable ! Je voudrais que la population de Mali nous pardonne, plus jamais ça ne se répétera… », a notamment plaidé l’officier.
« La guerre ne profite à personne » ! Un dicton qui se vérifie aujourd’hui dans la préfecture de Mali. Après les dures épreuves sur les populations civiles, ce sont les femmes des militaires qui souffrent actuellement des conséquences du comportement des soldats sur les populations civiles le weekend dernier dans la petite ville de Mali.
Face à cette situation alarmante, les autorités de la deuxième région militaire de Labé, dirigée par le Colonel Ibrahima Kalil Condé (bien Ibrahima Kalil Condé et non Aboubacar Sidiki Condé comme écrit par erreur), demandent pardon à la population de Mali et plaident pour le rétablissement de la relation de confiance et de bonne cohabitation entre civils et militaires.
Comme on le sait, depuis le début des affrontements entre militaires et populations civiles, le faussé a commencé à se creuser. Les familles des militaires avaient complètement déserté les quartiers pour le camp au risque de se faire lapider par le soulèvement populaire.
Aujourd’hui, ces femmes de militaires ne bénéficient d’aucun service de la part de la population. Ni eau, ni nourriture, ni hébergement ne leur sont acceptés. Et, au marché, il est actuellement interdit de vendre quoi que ce soit à une femme de militaires.
Le constat dans le camp est alarmant. Toutes les familles de militaires sont entassés au camp comme des réfugiés ! Les pièces qui étaient censées recevoir une seule personne en reçoivent au moins trois familles. Egalement, le manque de nourriture se fait sentir…
Voyant la dégradation très avancée de la vie des familles des militaires, le commandant de la deuxième région militaire de Labé, Colonel Ibrahima Kalil Condé en mission pour rétablir la situation à Mali a demandé à Guineematin.com de transmettre son pardon à la population et son souhait que les citoyens acceptent à nouveau les militaires parmi eux.
« Je ne commencerai que par le pardon, je demande pardon à la population de Mali. Rappeler que Mali est reconnu pour son hospitalité depuis l’installation des unités militaires dans la préfecture. Je les prie de tout faire pour accepter leurs fils. Aujourd’hui, nous sommes militaires, demain nous sommes venus d’eux et nous retournerons parmi eux. Alors, qu’ils acceptent la main tendue et la réconciliation. Ce qui est fait est passé ; que ça soit le fait de Dieu…», a dit à l’envoyé spécial de Guineematin.com, le commandant de la deuxième région militaire de Labé, le colonel Ibrahima Kalil Condé.
L’officier supérieur n’a pas manqué également de souligner le rôle dévolu à l’armée guinéenne vis à vis de sa population. « Que la population sache que les militaires ont une mission : protéger les citoyens et leurs biens, renforcer les rapports civilo-militaires et sauvegarder l’intégrité territoriales. Donc, nous sommes là pour eux, pour les protéger. On ne doit pas repousser un protecteur », a ajouté le colonel Ibrahima Kalil Condé, lors de son entretien avec l’envoyé spécial de Guineematin.com à Mali.
Le commandant de la deuxième région militaire de Labé a aussi déploré les conditions dans lesquelles vivent les femmes de militaires, entassés actuellement dans le camp. « Il faut voir ce camp aujourd’hui, les femmes des militaires vivent comme des réfugiés. C’est pitoyable ! Je voudrais que la population de Mali nous pardonne, plus jamais ça ne se répétera. C’est pourquoi, de Labé, je suis venu-là pour que toute la situation soit maîtrisée sur l’instruction de mes chefs hiérarchiques », a réaffirmé le colonel Ibrahima Kalil Condé.
Par ailleurs, le commandant de la deuxième région militaire de Labé a regretté le fait que certaines habitations des militaires aient été vandalisées dans les quartiers de la ville et que des armes aient été emportées. « Il y a eu des logements des militaires qui ont été vandalisés. Il y a des armes qui sont dans la circulation, des armes prises par les civils, par les jeunes et c’est un danger potentiel. Pour le moment, il y a un pistolet et un PMAK retrouvés », a dit à Guineematin.com le commandant de la deuxième région militaire de Labé, colonel Ibrahima Kalil Sidiki Condé.
Nous y reviendrons !
De Mali, Mamadou Mouctar Barry, envoyé spécial de Guineematin.com
Tél. : 621607907
