Conakry : une vingtaine de journalistes et de défenseurs des droits humains à l’école de la CPI

La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CGCPI) a entamé hier mercredi, 4 avril 2018 à Conakry, un séminaire de formation portant sur « la justice pénale internationale ». Cette formation de deux jours concerne une vingtaine de journalistes, des acteurs de la société civile et d’associations de protection des droits de l’Hommes. Elle est financée par la Coalition Mondiale pour la Cour Pénale Internationale, a appris sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Dans son discours, Maitre Hamidou Barry, président de la CGCPI a dit que son organisation a été mise en place le 18 novembre 2017. Selon lui, la mission principale de cette Coalition est de soutenir la CPI pour qu’elle soit efficace, universelle, indépendante et impartiale.

«La Coalition, comme prévu dans le préambule de ses statuts, aura pour tâche de lutter contre l’impunité dans notre pays, mais aussi d’œuvrer afin que les victimes des crimes de masse, depuis 1958 à nos jours, soient rétablies dans leurs droits. Le tout, pour que les guinéens connaissent réellement la justice, la sécurité, la paix et le développement socio-économique. Aujourd’hui, il y a un débat en ce qui concerne la Cour Pénale Internationale. (…) On dit souvent que la CPI est contre les africains, qu’elle est destinée pour les africains, c’est d’actualité. Et nous, nous allons expliquer aux populations guinéennes que la Cour n’est pas faite que pour les africains parce que notre mission, le combat que nous allons mener au niveau de la Coalition mondiale, c’est pour que la Cour soit universelle, impartiale, efficace et indépendante. Il faut rappeler que depuis 1946, c’est maintenant que nous avons une Cour Pénale Internationale permanente. C’est un bijou à protéger malgré les critiques. Il vaut mieux avoir une justice qui ne marche pas bien qu’une absence de justice. C’est comme la Guinée, si aujourd’hui nous demandons à ce que nous fermions cours et tribunaux, ça sera la jungle », a-t-il soutenu.

De son coté, madame Jelena Pia-Comella, directrice exécutive adjointe de la Coalition Mondiale pour la Cour Pénale Internationale, s’est réjouie de l’organisation de ce séminaire. Selon elle, « la légitimité de ce système de justice internationale est menacée, sa valeur ajoutée mise en question. L’œuvre de notre Coalition s’avère plus que jamais nécessaire. Avec ses 73 Coalitions Nationales, dont plus de 30 en Afrique, notre but principal est de concerter et de coordonner, en partenariat avec nos membres, des campagnes de plaidoyer en faveur de la promotion d’une Cour Pénale internationale effective, juste, efficace et indépendante ».

Pour sa part, Amirou Diawara, chef de cabinet du ministère de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, a dit que la tenue du présent atelier arrive au moment où « notre pays s’est engagé résolument dans les reformes législatives nécessaires à la mise en œuvre de ses engagements internationaux en matière de protection et de promotion des droits humains ». Pour lui, l’importance de cette formation se situe à deux (2) niveaux : « premièrement, cette formation rentre dans le cadre de la coopération judiciaire internationale. Vous n’êtes pas sans savoir que notre pays est partie dans le statut de Rome qui a institué la Cour Pénale Internationale. La Guinée l’avait ratifié depuis 2009 et, tout récemment, le nouveau code pénal adopté et le code de procédure pénale ont internationalisé le statut de Rome, c’est la première importance. La deuxième, cette formation rentre dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Vous savez, quand on parle de Cour Pénale Internationale, c’et des crimes de masse, c’est des violations graves des droits de l’Homme. Donc, les membres de cette Coalition, toutes les ONG qui participent à cette formation, sont des ONG qui travaillent avec le département dans le cadre de la lutte contre l’impunité ».

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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