Conakry ville morte : notre constat à Matam

La journée ville morte appelée par l’opposition républicaine ce lundi, 12 mars 2018 (pour exiger la publication des vrais résultats par la CENI), a dégénéré un peu partout dans la capitale guinéenne, Conakry.

Dans la commune de Matam, l’ambiance était tendue au niveau du carrefour Constantin où un des reporters de Guineematin.com a assisté à des jets de pierres entre deux groupes de jeunes. Les agents des forces de l’ordre ont réprimé les manifestants en les pulvérisant du gaz lacrymogène, mais aussi par des tirs de sommation.

Les habitants du quartier Matam, particulièrement ceux du carrefour Constantin ont vécu une journée très mouvementée à cause des altercations entre deux groupes de jeunes mais aussi entre manifestants et agents de maintien de l’ordre.

Très tôt, le matin, dans les environs de 9 heures, la circulation était libre et tout se passait normalement au carrefour Constantin. Mais, tout d’un coup, on assistera à une vive altercation entre deux groupes de jeunes qui ont échangé des pierres. Une véritable chasse à l’homme se déclenchera et les agents de maintien de l’ordre ne parviendront pas à calmer les nerfs.

Des barricades ont aussi été érigées très tôt par des manifestants mais aussi des pneus brulés sur la chaussée. Dans cette atmosphère tendue, les motocyclistes et les chauffeurs sont pourchassés par des cailloux qui viennent de toute direction. Par peur de ne pas se faire agresser ou dépouiller de leurs biens, certains citoyens ont rebroussé chemin.

Dépassés par l’adversité entre les deux camps, les agents des forces de maintien d’ordre feront usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Chose qui ne va ne pas dissuader les jeunes protagonistes. Au contraire, les jeunes manifestants ont commencé à répliquer et s’en prenant aux agents des forces de l’ordre qui ne tarderont pas à jeter du gaz lacrymogène. Dans leur riposte, les manifestants aussi se serviront des pierres contre les agents de maintien d’ordre, qui les pourchasseront jusque dans les quartiers. Ce qui créera la psychose et la peur chez les habitants.

Toute la journée, Constantin était en ébullition ! Des tirs de sommation se faisaient entendre d’un instant à un autre partout ; et, personne n’osait traverser le carrefour.

Avec ces violences, les boutiques et magasins sont restés fermés ainsi que les banques. C’est le même constat au grand marché Madina où le commerce a tourné au ralenti : boutiques et grands magasins sont restés fermés durant toute la journée.

De retour de Matam, Siba Guilavogui pour Guinematin.com

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