Cour d’Appel : le procès d’Ibrahima Sory Camara (UFDG) renvoyé au 22 octobre pour réquisitions et plaidoiries

Me Salifou Béavogui

L’affaire Ibrahima Sory Camara, du nom du communicant de l’UFDG, principal parti de l’opposition, condamné en première instance, a été débattue ce lundi 15 octobre 2018, à la Cour d’Appel de Conakry. Après avoir été reconnu coupable d’injures, de diffamation et d’outrage à l’encontre du chef de l’Etat en avril dernier, ses avocats avaient interjeté appel. La partie civile dans ce dossier, en l’occurrence le président Alpha Condé, ne s’est pas présentée pendant cette audience, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Le neuf (9) avril 2018, Ibrahima Sory Camara, avait été condamné à 18 mois de prison ferme et au payement d’une amende de 2 millions de francs guinéens pour injures, diffamation et outrage à l’encontre du chef de l’Etat par le tribunal de première instance de Mafanco. Ses avocats avaient aussitôt interjeté appel. L’affaire a été débattue ce lundi à la Cour d’Appel de Conakry.

En effet, au lendemain des élections locales du 04 février 2018,  la tension était vive en Guinée et les réseaux sociaux ont été inondés de messages de haine et d’incitation à la violence. C’est dans ce déchainement que le communicant de l’UFDG a publié une vidéo dans laquelle, il dit répondre à ses homologues du RPG Arc-en-ciel, qui menaçaient, selon lui, de brûler certains marchés de Conakry.

Interrogé sur cet état de fait par le juge Mangadouba Sow, Ibrahima Sory Camara a dit que sa vidéo « visait à alerter l’opinion sur ce qui se préparait contre les marchés de Conakry ». A la question de savoir pourquoi, dans sa vidéo, il conseille le président Alpha Condé de boire du Jack Daniel, Ibrahima Sory Camara dira avoir plutôt parlé de Jean Daniel, qui serait du jus non alcoolisé. Une boisson qui aiderait le président à prendre la mesure du danger qui guettait notre pays à l’époque ».

Le Procureur Alhassane Baldé va à son tour demandé à Ibrahima Sory si les six mois passés en prison ne lui ont pas suffit pour qu’il regrette les faits mis à sa charge. Le prévenu dira qu’il ne peut en aucun cas « insulter le président de la République » et qu’il regrette que ses propos ait été transformés.

La partie civile, qui avait demandé le franc symbolique, n’a pas pris part à l’audience.

Après avoir rejeté la demande de mise en liberté formulée par l’avocat de la défense, le juge Mangadouba Sow va renvoyer l’affaire au 22 octobre 2018 pour les réquisitions et plaidoiries.

A la fin des débats, maitre Salifou Béavogui, l’avocat de la défense, a remercié le parquet général « pour les diligences ». Selon lui, « pour le moment, on ne peut crier ni victoire ni défaite. Nous sommes dans la procédure, mais toujours est-il que c’est mon client qui a relevé appel. Donc, cet appel ne peut aggraver son sort devant la Cour d’Appel. Nous espérons que nous aboutirons à nos objectifs… Mon objectif est d’obtenir la libération de mon client ».

Ibrahima Sory Camara, amaigri, retourne à la maison centrale où il est détenu depuis le 23 mars 2018.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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