Croissance économique : des journalistes guinéens, tchadiens, maliens et nigériens à l’école de la Banque mondiale

La Banque mondiale a organisé une réunion régionale avec la presse le mercredi dernier, 29 novembre 2017. A travers une vidéoconférence à partir de son bureau à Washington, l’institution a mobilisé certains de ses responsables au niveau de la Guinée, du Mali, du Niger et du Tchad, ainsi que des journalistes de ces 4 pays, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes qui a participé à la rencontre au siège de l’institution, à Téménétaye, dans la commune de Kaloum.

Les mots d’ouverture ont été prononcés par Soukeyna Kane, Directrice régionale qui a fait un briefing sur l’objectif de la conférence et sur quelques résultats obtenus par la Banque mondiale dans les 4 pays durant l’année 2017.
Dans l’ensemble des 4 pays, les responsables de la Banque mondiale ont affirmé certes qu’il y a quelques progrès dans le cadre de la croissance économique ; mais, beaucoup restent à faire surtout au Niger et au Tchad, deux pays confrontés à des problèmes de réfugiés.

Pour le cas spécifique de la Guinée par exemple, José Lopez-Calix, responsable régionale des programmes économiques a expliqué que l’économie guinéenne se rétablit progressivement de la pandémie d’Ebola et de la chute des prix des matières premières.

Parlant des évolutions économiques récentes, il a dit qu’après s’être ralentie à environ 3,5% au cours de la période 2014-2015, la croissance devrait atteindre 6,6% en 2016 (soit 3,9% par habitant). « Grâce à une forte amélioration de la production minière, de bonnes récoltes en agriculture et un meilleur approvisionnement en électricité, on a assisté une évolution économique significative », a-t-il dit.

Selon lui, le déficit du compte extérieur de la Guinée a augmenté considérablement, du fait des importations liées aux investissements, passant de 15% du PIB en 2015 à 32% en 2016. « En 2016, la mobilisation des recettes s’est améliorée grâce à une hausse des recettes fiscales directes et indirectes. Les recettes fiscales indirectes sont passées de 8,6% à 9,7% du PIB », a rappelé José Lopez-Calix, précisant que c’est une amélioration qui reflète une croissance des recettes provenant des biens et des services.

S’agissant des perspectives, le représentant résidant de la Banque mondiale en Guinée, Rachidi B. Radji a ajouté qu’à long terme, le plan des autorités guinéennes est de renforcer la « soutenabilité macroéconomique » en mettant en œuvre des réformes visant à encourager une reprise des investissements et de l’activité économique. « La croissance économique devait atteindre 6% en moyenne au cours de la période 2017-2019, grâce à l’essor de l’exploitation minière et de l’agriculture. Le secteur minier devrait bénéficier d’importants investissements grâce à une augmentation de sa part de marché des importations chinoises de bauxite et d’aluminium suite à l’interdiction par l’Indonésie et la Malaise d’exportation des produits miniers vers la Chine », a-t-il soutenu.

Dans l’ensemble, il a été retenu que malgré les progrès enregistrés par la Guinée, il y a toujours des risques et des défis à relever.

Selon le rapport fournis par la Banque mondiale, les perspectives économiques pour la Guinée dépendent de la capacité des autorités à gérer les tensions sociopolitiques dans le pays. «L’opposition a récemment repris les manifestations de rue pour protester contre le manque d’application de l’accord politique signé en octobre 2016. Et, l’approche des élections législatives en 2018 pourrait fragiliser la croissance à moyen terme et affaiblir la discipline en matière de politiques et les réformes structurelles », ont-ils mentionné.

Dans le même document, il est dit que l’augmentation attendue des investissements miniers et des investissements publics et des mines n’est pas garantie, étant donné sa dépendance de plusieurs facteurs. « Des retards dans les projets miniers ou une baisse des cours des matières premières, une capacité limitée et des contraintes financières dans la mise en œuvre des projets d’investissement et des faiblesses dans la mise en œuvre des réformes structurelles pourraient compromettre les perspectives de croissance à moyen terme », lit-on dans le document.

A rappeler que dans l’ensemble, il a été admis que pour la Guinée, la situation n’est certes pas ce qu’on espère ; mais, les signaux pour un bon avenir existent.

Mamadou Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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