Pas de confrontation des PV : l’UFDG entre déception et colère

Comme annoncé la semaine dernière, une délégation de l’UFDG a été reçue une nouvelle fois ce mardi 06 mars 2018 par la CENI. Les émissaires du principal parti d’opposition du pays, étaient partis dans l’espoir de faire une confrontation des procès-verbaux des bureaux de vote des circonscriptions dont ils contestent les résultats.

Confrontation des PV en leur possession et ceux qui devaient être récupérés par la commission électorale auprès de ses démembrements concernés, cela en vue de vérifier si les résultats publiés sont les bons ou si l’UFDG a été lésée comme le disent ses responsables. Mais les opposants ont appris que ce travail n’aura finalement pas lieu, et ils sont sortis déçus de la rencontre, rapporte un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

En sortant de sa première rencontre jeudi dernier avec la CENI, la délégation de l’UFDG était repartie avec un espoir de pouvoir faire entendre ses réclamations, portant sur les résultats des élections locales du 04 février 2018 dans 9 circonscriptions électorales du pays. Car, les opposants étaient rassurés qu’une confrontation des procès-verbaux des bureaux de vote en leur possession et ceux qui sont détenus par les démembrements de la CENI devait avoir lieu ce mardi, pour savoir qui des présidents des CACV qui ont publié les résultats des circonscriptions concernées, et de l’UFDG qui conteste ces résultats a raison.

C’est dans cet esprit donc qu’une nouvelle délégation du principal parti d’opposition du pays s’est rendue ce mardi à la CENI. Mais elle a été surprise d’apprendre que cette confrontation des PV tant souhaitée n’aura finalement pas lieu. Ce qui déçoit bien évidemment les opposants, dont l’honorable Cellou Baldé, vice-président de la commission électorale de l’UFDG.

« Le jeudi passé, nous nous étions accordés avec la CENI qu’on allait nous retrouver aujourd’hui après qu’elle ait mobilisé tous les procès-verbaux au niveau des différentes communes, pour qu’on puisse faire la confrontation des procès-verbaux. Parce que nous, nous avons par devers nous, toutes les fiches de résultats et tous les procès-verbaux des bureaux incriminés qui ne font pas un maximum de 300. Aujourd’hui, nous avons été désagréablement surpris il faut le dire, nous sommes beaucoup déçus, parce que la CENI vient de nous dire qu’il est pratiquement impossible de continuer ce travail, qu’ils n’ont pas les moyens juridiques, les moyens techniques ou les moyens pratiques de continuer ce travail, en nous opposant le fait qu’ils ne pourront pas identifier et faire acheminer 15 mille procès-verbaux alors que nos réclamations ne concernent pas l’ensemble des bureaux de vote de la République de Guinée, nos réclamations concernent au maximum 250 à 300 procès-verbaux et nous nous avons les copies par devers nous », a déclaré le député de Labé au sortir de la rencontre avec la CENI.

De son côté, le président de la CENI met en avant les textes de lois pour justifier le refus de l’institution électorale, de procéder à la confrontation des PV réclamée par l’UFDG. Contrairement à ce qui avait été annoncé devant la presse la semaine dernière par Etienne Soropogui, directeur des opérations de la commission électorale, Maître Amadou Salif Kébé soutient lui, qu’il n’a d’ailleurs jamais été question au niveau de la CENI de se livrer à cet exercice de confrontation des PV.

« Il n’y a pas de confrontation possible de PV ! La confrontation des PV correspond au recomptage des voix ; la loi ne nous autorise pas à recompter les voix. A aucun moment la CENI n’a pensé au recomptage des voix ou à la confrontation des procès-verbaux. Si nous devons examiner les procès-verbaux, nous les examinerons à notre niveau, mais à aucun moment il a été question de faire une confrontation des procès-verbaux, parce que les procès-verbaux ne sont pas détenus par qui que ce soit si ce n’est les démembrements de la CENI », a indiqué le président de la CENI, qui précise que son institution a demandé juste à chacune des parties concernées, de lui transmettre « ses réclamations et ses moyens de preuve au niveau de la CENI même en copie, pour que la CENI examine, puisque nous, nous ne pouvons plus recompter les voix, nous ne pouvons plus changer les résultats issus des urnes, nous ne pouvons que faire un rapport de leurs griefs et de leurs appréhensions pour présenter à qui de droit ».

Sortis déçus de cette rencontre, les émissaires de l’UFDG ont annoncé qu’ils iront rendre compte à leur formation politique et à l’opposition républicaine en général, pour qu’une décision soit prise par rapport à cette situation.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tél.: 628124362

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