Destitution de Kèlèfa Sall : l’UFR dénonce une gravité extrême et met en garde !

La destitution du président de la Cour Constitutionnelle, Kèlèfa Sall, et la commémoration de la date du 28 septembre ont été entre autres les points débattus ce samedi, 29 septembre 2018 au siège de l’Union des Forces Républicaines. C’était au cours de l’assemblée générale hebdomadaire de la formation politique, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

A la une de l’actualité nationale depuis deux semaines, la destitution de Kèlèfa Sall, le président de la Cour Constitutionnelle par ses collaborateurs préoccupe l’Union des Forces Républicaines (UFR). C’est pourquoi, les responsables du parti ont évoqué encore une fois le sujet devant leurs partisans rassemblés ce samedi, 29 septembre au siège de la formation politique à Matam. L’honorable Ibrahima Bangoura qui a présidé la séance, a dénoncé une décision illégale.

« La destitution du président de la Cour Constitutionnelle est une décision illégale et anticonstitutionnelle, ce n’est pas la procédure. L’article 101 de la constitution est clair et son alinéa 2 dit que le président de cette Cour est élu pour 9 ans. Il ne peut être remplacé qu’à l’issue de l’expiration de son mandat de 9 ans. Donc, on ne peut pas aller au-delà. C’est dans le corpus du texte de la Constitution, on ne peut pas le changer. En faisant autre chose, on enfreint à la loi », a-t-il dit.

Sans le dire ouvertement, le vice-président de l’UFR pense comme beaucoup d’autres personnes, que cette décision des conseillers de la plus haute juridiction du pays est liée à une volonté de modifier la Constitution pour permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Ce que n’acceptera pas sa formation politique, souligne le député.

« On ne peut pas admettre cela. Nous savons ce qu’il y a derrière tout ça, les gens veulent nous emmener sur un terrain que nous ne voulons pas. Il faudrait les prévenir. Nous avons vu ce que cela a donné dans les autres pays, il ne faudrait pas qu’on s’amuse à faire de telles choses. Ça ne passera pas ! Nous condamnons tout ce qui est illégal et l’UFR sera parmi ceux qui défendront la Constitution ».

Malgré l’indignation quasi-générale, les conseillers de la Cour Constitutionnelle sont bien décidés à tourner la page Kèlèfa Sall. Ils ont déjà élu un nouveau président en la personne de Mohamed Lamine Bangoura pour diriger l’institution. Tidiane Sylla, le responsable de la communication du parti dirigé par Sidya Touré, parle d’une situation dangereuse et souhaite l’implication des religieux avant qu’il ne soit trop tard.

« Il est temps de demander aux guinéens de se réveiller. Ce qui s’est passé hier est extrêmement grave, cela est trop dangereux. Notre démocratie est en train de vivre un coup fatal. Je crois qu’il est temps d’alerter en Guinée ceux qui se présentent ici comme étant des chambres de la paix, de la réconciliation. Les sages, les acteurs de la société civile, les imams, l’archevêque. Il est temps de les interpeller pour leur dire attention, vu ce qui est en train de se passer ne vous asseyez pas.

N’attendez pas les conséquences pour commencer à dire aux guinéens, nous sommes des frères, on est une famille, on va maintenir la paix. C’est le moment. L’objectif, on sait où on veut mener le bateau. On est en train de bloquer une institution, qui est le socle de la démocratie dans un pays, l’institution la plus importante dans le pays, on est en train de la démanteler, et tout le monde est assis bouche bée, personne ne bouge pour aller voir ceux qui sont derrière ça pour leur dire d’arrêter. En tout cas, le peuple ne l’acceptera pas ça. Il est temps de dire aux gens d’arrêter », a lancé monsieur Sylla.

Les responsables de l’Union des Forces Républicaines ont évoqué par ailleurs, la date du 28 septembre en faisant cas notamment du massacre survenu en 2009 au stade du 28 septembre de Conakry. « Dans cette affaire, la justice doit être rendue. Nous étions au stade ce jour. Nous qui avons vécu ces événements, nous les avons encore en tête. Et si la justice n’est pas rendue, je pense que le pays ne se portera pas bien. Il faut que justice soit rendue », a dit Ibrahima Bangoura.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 654 416 922/664 413 227

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