Drame au champ de tirs de Kindia : la suite logique d’une longue série de tragédies selon des témoins

Comme annoncé dans nos précédents articles, deux enfants âgés de 6 et 12 ans ont été blessés dans l’explosion d’un obus au champ de tirs de Kindia le 15 février dernier. L’un d’entre eux, Jules Niamy a succombé à ses blessures à hôpital régional de Kindia et l’autre, Alassane Sylla reçoit des soins dans le même centre hospitalier. Suite à ce malheureux incident, les citoyens de Kindia plus particulièrement ceux du secteur Bibane et du quartier Kènèndé, qui habitent près du champ de tirs s’inquiètent beaucoup pour la sécurité de leurs enfants. Et selon des témoignages confiés à un correspondant de Guineematin.com à Kindia, ce n’est pas la première fois que des dégâts humains sont enregistrés sur les lieux.

Selon nos informations, c’est depuis 1971 que le champ de tirs de Kindia, situé au secteur Bibane dans le quartier Kènèndé, a commencé à faire des victimes. Nous avons rencontré dans le secteur Bibane, Ibrahima Sory Bangoura, qui a perdu une jambe dans l’explosion d’un obus sur le champ de tirs de Kindia en 1971.

Ibrahima Sory Bangoura, victime

« J’étais petit quand j’ai subi cet accident, je n’avais que 8 ans seulement. C’était au mois de mars, on était parti chercher du bois de chauffe avec des amis vers le champ de tirs. Et l’un de nos amis a vu un obus, il l’a ramassé et après ça a explosé dans ses mains, directement y a eu trois morts. Comme moi j’étais à quelques distances de lui, c’est les éclats qui m’ont touché et j’ai perdu une jambe. Mais après ce cas, y a eu plusieurs cas d’accidents dans cette zone », relate Ibrahima Sory Bangoura.

Une version confirmée par le chef de secteur de Bibane, Mohamed Dramy Sylla. Il indique aussi que c’est très petit, qu’il a commencé à constater des dégâts humains sur le champ de tirs situé dans le secteur : « Il y a longtemps qu’on enregistre des cas pareils, et on est passé par tous les moyens, mais quand tu parles, les autorités concernées te répondent avec arrogance en disant c’est le champ, vous êtes dans une zone militaire, c’est ceci, c’est cela. C’est ce qui continue jusqu’à présent, et on ne peut rien contre ça », regrette le chef de secteur.

De son côté, Alseny Camara, chef de quartier de Kènèndé, explique que plusieurs démarches ont été menées auprès des autorités du camp militaire de Kindia, afin de sécuriser le champ de tirs et éviter que les enfants n’y accèdent. Mais toutes ces démarches sont restées vaines selon lui : « Le camp a installé un PA qui surveillait le champ de tirs. Mais la manière de surveiller de ce PA n’a pas convaincu les citoyens. Nous demandons donc aux autorités de nous aider à trouver un PA en place pour sécuriser les lieux, parce qu’il y a eu trop de victimes pour ça », indique le chef de quartier de Kènèndé, Alseny Camara.

Le champ de tirs de Kindia est un centre d’entraînement appartenant au Camp militaire de Kindia, et qui sert à faire des exercices de tirs.

De Kindia, Mamadouba Sylla pour Guineematin.com

Tél. : 623 78 43 73

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