Economie : vers la formalisation du secteur informel guinéen

Le Ministère du budget, à travers la direction nationale des impôts, a inauguré ce lundi, 11 décembre 2017, le secrétariat permanent du suivi des centres de gestion agrées (CGA). Une structure première du genre en Guinée, qui sera chargée de recevoir et gérer les demandes de création des CGA. La cérémonie a mobilisé plusieurs opérateurs économiques évoluant dans le secteur informel, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters qui était sur place.

Depuis quelques mois, le gouvernement guinéen, sur instruction du président de la République, travaille de manière à intégrer davantage le secteur informel dans l’économie nationale. Car selon le constat, ce secteur génère beaucoup de ressources sans pour autant payer l’impôt. « Peu d’entreprises supportent la charge des impôts pendant qu’il y’a un grand nombre qui ne contribue pas. Ce nombre qui ne contribue se trouve justement logé dans ce qu’on appelle secteur informel », explique Michel BEIMY, directeur national adjoint des impôts. Il est parut donc impérieux selon lui, que ce nombre qui se trouve dans l’informel puisse quitter ce secteur pour migrer progressivement vers le secteur formel, afin qu’ils contribuent aussi à la charge des impôts.

C’est dans cadre que le Ministère du budget, à travers la direction nationale des impôts, a créé des centres de gestion agréés, pour inciter les opérateurs économiques du secteur informel à se formaliser. Plusieurs avantages sont prévus pour les opérateurs qui accepteront d’adhérer a ces centres, selon le ministre du Budget Mohamed Lamine Doumbouya. « Tous ceux qui acceptent d’adhérer à ces centres pourront bénéficier d’un certain nombre d’abattements fiscaux. 50% pendant 3 ans, ensuite 25% l’année suivante et 10% pour la dernière année. Donc, pendant 5 ans les opérateurs qui acceptent d’adhérer à ces centres bénéficieront des formations en terme de renforcement des capacités sur la gestion de l’entreprise, la tenue des livres comptables, mais aussi le rapport entre les opérateurs économiques et l’administration », a dit le ministre.

Au terme donc de cette phase, le Ministère du Budget dit s’attendre à des champions, des unités de production très opérationnelles et qui pourraient accéder facilement à des crédits bancaires. Ces opérateurs pourront aussi connaitre effectivement leurs droits et devoirs et qu’est ce qu’ils doivent payer comme impôts. Ce qui leur permettra d’éviter d’être victimes d’éventuels abus de la part de certains agents de l’administration fiscale.

En inaugurant le secrétariat permanent du suivi des CGA, le ministre du budget s’est prêté aux questions des opérateurs économiques présents pour les éclairer davantage sur ce processus en cours. Et au terme de ces échanges, ces opérateurs ont salué l’initiative du gouvernement et se sont dits prêts à migrer vers le secteur formel, à condition bien sûr qu’ils trouvent effectivement leur intérêt dans cette démarche.

« Ce que je peux demander aujourd’hui au nom de tous les collègues opérateurs économiques, c’est que l’État, particulièrement les services des impôts, fasse preuve de souplesse à notre égard. Ils doivent savoir que c’est des gens qui ne connaissent pas comment fonctionnent les impôts qui arrivent ; donc, il ne faut pas qu’on leur impose tout de suite des choses qu’ils ne connaissent pas », a plaidé Mamadou Saliou Diallo, président du groupe Sonoco et président de l’association des commerçants du secteur informel de Guinée. Il promet que les opérateurs du secteur informel vont adhérer aux centres de gestion agréés s’ils y trouvent leur intérêt.

A noter que le secrétariat permanent du suivi des CGA est logé à la direction nationale des impôts. Il est chargé de coordonner toutes les opérations liées à la migration du secteur informel à celui formel.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

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