Éducation des enfants, gouvernance… de retour en Guinée, Ibrahima Bah dénonce

Ressortissant de la Guinée au Mozambique, monsieur Ibrahima Bah est revenu au pays depuis quelque temps. Rencontré par Guineematin.com, ce commerçant import-export a accepté de répondre à quelques questions sur la vie de nos compatriotes, les difficultés rencontrées sur le terrain et son impression sur la situation en Guinée.

Monsieur Bah a expliqué à Guineematin que les compatriotes vivant au Mozambique sont unis. « Nous avons mis en place une association des ressortissants de Pita de près de 200 personnes et plus tard nous avons créé, avec les ressortissants d’autres préfectures, une association Haali Pular. On se voyait régulièrement et on s’entraidait dans les différentes affaires nous concernant ».

Des victimes d’incendie en 2017 au Mozambique, « ils n’ont pas bénéficié d’aide ni de l’Etat ni d’un autre organisme. Moi, j’étais à 3 200 km du lieu du sinistre, à Nampula. Ce que je sais à présent, les victimes luttaient pour récupérer leurs places », a-t-il dit.

A la question de savoir comment vivent les Guinéens dans ce pays d’Afrique Australe qui a connu plusieurs années de guerre, monsieur Bah soutient que « le Mozambique est un pays accueillant. Un pays de droit où il y a la sécurité. De toute évidence, c’est le pays d’Afrique centrale le plus facile à vivre. Chez eux, contrairement à l’Angola, si tu respectes la loi, tu es en sécurité et tu es tranquille. Personne ne peut tomber sur toi gratuitement. Il passera toujours par la police ou la municipalité pour porter sa plainte ».

Pour lui, « le Mozambique est très avancé. Que tu sois musulman ou non, tu vivras bien et dans le respect des autres. Partout, c’est la loi qui est en vigueur. Si tu as leurs papiers sur toi, personne ni la police, ne peut te brutaliser ou te brigander. Sur chaque route, il y a des agents de la police qui veillent 24 h sur 24. Tu peux circuler à tout moment et partout sans la moindre crainte. Si tu as les papiers sur toi, tu n’as vraiment pas de problème avec la police en cas de contrôle. Il suffit de les montrer et tu passes. La vie est facile au Mozambique. Il y a l’eau et l’électricité partout ».

La principale difficulté rencontrée par les Guinéens au Mozambique, dit-il, « c’est le respect de la loi. Le Guinéen n’est pas habitué au respect de la loi chez lui. Chez eux, tu ne peux pas corrompre les agents ni violer la loi. Si tu rentres dans le pays pour travailler, ce sont les mêmes documents que tu as présentés qui sont utilisés pour te délivrer les autorisations d’exercer et personne ne peut les changer, même pas un ministre… Actuellement, les choses sont devenues un peu difficiles comme partout ailleurs. La douane est devenue très chère ; sinon, la vie est vraiment facile dans ce pays d’Afrique centrale », d’après monsieur Bah.

De retour au pays, monsieur Bah, a un sentiment de regret, « dans notre pays, on voit que le problème d’eau et d’électricité continue. Et cela crée souvent des problèmes dans les quartiers. Tant que les gens ne manifestent pas, ils ne sont pas servis. C’est une mauvaise habitude. Au Mozambique, le pauvre a les mêmes droits que le riche et sont servis de la même manière. Même le mendiant, une fois à midi, il va au restaurant avec ce qu’il a collecté pour se payer un demi-poulet ».

Enfin, monsieur regrette le manque d’éducation ici, en Guinée : « il y a un manque d’éducation des jeunes. Ici, on voit les jeunes faire du n’importe quoi. Ce qui n’est pas acceptable au Mozambique par exemple. Là-bas, si on voit un enfant boire ou fumer, il est arrêté par la police et corrigé. Ce qui n’est pas le cas ici. Les parents, c’est à la maison qu’ils doivent éduquer les enfants. A la place publique, c’est l’Etat qui s’en charge normalement. Au Mozambique, si un bandit rentre au pays, il est vite repéré par la police qui envoie depuis l’aéroport une copie de son passeport à l’hôtel où il va loger. La sécurité est partout et chacun collabore selon la loi. Ce qui n’est pas le cas ici », regrette cet opérateur économique.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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