Forces sociales : Labé interdit la marche du lundi prochain

Elhadj Safioulaye Bah

Tout porte à croire que la marche que les représentants des forces sociales de Guinée à Labé comptaient organiser le lundi prochain, 23 juillet 2018, dans la ville, pour protester contre la hausse du prix du carburant n’aura pas lieu. La manifestation a, en effet, été interdite par le secrétaire général chargé des collectivités en service à la préfecture de Labé. Une décision qui laisse les activistes de la société civile entre déception et interrogation, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Les représentants des forces sociales de Guinée à Labé étaient en pleine préparation de leur marche pacifique prévue le lundi 23 juillet prochain dans la ville pour exiger le retour du prix du carburant à 8000 francs le litre, lorsqu’ils ont été surpris par un courrier du secrétaire général chargé des collectivités, en service à la préfecture de Labé. L’administrateur indique dans sa lettre, que la manifestation projetée est interdite. Une décision que ne comprend pas du tout le porte-parole de la PCUD et membre des forces sociales à Labé, Idrissa Sampiring Diallo.

Idrissa Sampring Diallo

« C’est hier (jeudi 19 juillet) à 22 heures, que j’ai reçu un appel de la part du secrétaire général chargé des collectivités à la préfecture, me disant qu’une correspondance m’est adressée à la commune. Je suis parti à la commune et j’ai trouvé effectivement un papier signé par Lansiné Sangaré, secrétaire général des collectivités, et interdisant la tenue de notre marche pacifique prévue pour le lundi 23 juillet 2018. Et la seule raison qu’il a invoquée pour justifier sa décision, c’est qu’il a reçu des instructions interdisant toute manifestation de rue dans tout le pays jusqu’à nouvel ordre. Ce qui est complètement incompréhensible », explique l’activiste de la société civile.

Idrissa Sampring Diallo s’interroge sur l’origine des instructions dont parle le secrétaire général des collectivités pour justifier sa décision. Il souhaite avoir des explications claires pour savoir qui a instruit l’administrateur d’interdire leur manifestation alors qu’ils ont adressé une lettre d’information à la commune comme le veut la constitution guinéenne. « Il me semble que général Sangaré profite de l’absence de son préfet pour se positionner et être enfin préfet de Labé, parce que nous savons tous qu’un remaniement des préfets et gouverneurs pointe à l’horizon. Mais qu’il ne profite pas de nous pour convaincre l’autorité centrale », a-t-il dit.

L’activiste de la société civile dit avoir informé les autres membres de forces sociales de Labé et les syndicats de cette décision, et annonce qu’une réunion est prévue dans la soirée de ce vendredi 20 avril entre tous les acteurs concernés par la protestation contre la hausse du prix du carburant, pour décider de la suite à donner à cette décision. Mais il rappelle déjà que la seule possibilité qui s’offre à eux aux termes de la loi, c’est d’attaquer la décision devant le TPI de Labé, comme prévu par l’article 623 du code pénal. La concertation prévue devrait donc porter sur la nécessité ou non de saisir le tribunal pour abus d’autorité.

A rappeler que la marche organisée par les forces sociales et les syndicats le mardi 17 juillet dernier à Labé, avait connu la participation de 30.000 personnes selon les organisateurs. Pour certains, cette mobilisation pourrait être la raison qui a conduit à l’interdiction de la nouvelle manifestation projetée pour le lundi prochain.

De Labé, Saifoulaye Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 623 67 65 50

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