Ce mercredi 3 août 2016, le député uninominal de Gaoual passera sa deuxième nuit de garde à vue à l’escadron mobile numéro 3 de Matam, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters qui a passé la journée sur place.
Selon les avocats du principal parti de l’opposition guinéenne, ce dossier est purement politique, étant donné que la procédure de flagrance qu’on veut appliquer à Ousmane Gaoual Diallo est biaisée. On ne peut pas attendre plusieurs jours, venir après pour arrêter et parler de fragrant délit, a expliqué maître Paul Yomba Kourouma, qui dénonce plutôt une volonté de régler des comptes politiques.
Parlant des propos reprochés au député de Gaoual, l’avocat a rappelé que le président Alpha Condé a lui-même prononcé d’aussi graves propos et lui aussi était au siège de son parti comme Ousmane Gaoual. Donc, n’étant ni à la présidence, ni au palais du peuple, ni dans aucune fonction officielle de chef de l’Etat. Ce qui veut dire qu’il avait parlé en tant que leader politique et non en tant que chef d’Etat, a dénoncé l’avocat.
Maître Paul Yomba a cité des cas d’arrestation des responsables et militants de l’UFDG à Koundara et ailleurs pour conclure sur une volonté claire du pouvoir de décapiter le principal parti de l’opposition en anéantissant les personnes ressources.
Joint au téléphone peu après leur départ de Matam, maître Salifou Béavogui, du même collectif qui défend Ousmane Gaoual Diallo, a dit qu’ils espéraient que le dossier allait être déféré aujourd’hui. Mais, « le délai de garde à vue n’a pas expiré », a précisé l’avocat.
Par ailleurs, Maître Béa a informé Guineematin.com que les plaignants Bantama Sow et Hady Barry ont également été entendus ce mercredi 3 août 2016 ; Malick Sankhon étant, lui, à l’étranger. Cette audition aurait donc retardé le dossier que les avocats rêvent voir transféré demain, jeudi, au procureur de la République.
A rappeler que c’est quand le dossier quittera les mains de l’enquêteur pour celles du procureur qu’on sera davantage situé. Classer ce dossier sans suite ou poursuivre Ousmane Gaoual Diallo, c’est le procureur de la République qui prendra la décision ; même si au sein de l’opposition, on estime que poursuivre ou pas est une décision des plus hautes autorités du pays…
A suivre !
De retour de Matam, Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
