Général Mathurin Bangoura : « le jour où une femme sera présidente de la Guinée, on ne parlera que de développement »

Le Forum des femmes parlementaires de Guinée (FOFOPAG) et les femmes leaders de la société civile continue leur périple à Conakry. Après les communes de Dixinn, de Ratoma, de Matoto et de Matam, la caravane a entamé ses séances de plaidoyer/lobbying dans la presqu’île de Kaloum hier, mercredi 8 novembre 2017, a constaté le reporter de Guineematon.com qui les accompagne.

A l’entame de la journée, tous les quatre groupes composant la caravane ont convergé chez le Gouverneur de la ville de Conakry, le Général Maturin Bangoura, entouré des cadres de son cabinet.

Après avoir suivi la péripétie et les motivations qui ont conduit ces braves dames au gouvernorat, le président du conseil de ville a dit tout son soutien aux femmes de la caravane et à travers elles, toutes les femmes de Guinée.

Pour le Général Mathurin Bangoura, « aucune nation ne peut se développer sans les femmes ». S’adressant à la présidente du FOFOPAG et à sa suite, le gouverneur a estimé « que si jusqu’ici on ne parle que de paix et de politique, le jour où une femme montera au pouvoir, on ne parlera que de développement ».

Pour lui, il n’y a l’ombre d’aucun doute que « ce que femme veut, Dieu le veut », est une vérité. « Et, en tant qu’autorité de la ville de Conakry, nous avons demandé à tous les maires de Conakry et leurs cadres de vous recevoir afin que vous passiez vos messages aux femmes dans toutes localités que vous désirez ».

Au gouvernorat de la ville de Conakry, sur les 15 directions, les 7 seraient occupées par des femmes, selon un des membres du cabinet du Général Maturin Bangoura.

Après le gouvernorat, la caravane repartie en quatre groupes a visité respectivement la mairie de Kaloum, le Conseil économique et social, la Cour Constitutionnelle et le ministère de l’action sociale, avant de se retrouver avec toutes les dames du département de la justice où elles ont échangé avec le ministre d’Etat, en charge de la justice et garde des sceaux, Maître Cheick Sako.

A la Cour Constitutionnelle, l’équipe conduite par la présidente du FOFOPAG a été reçue par le vice-président de l’institution, en présence de son secrétaire général. Monsieur Mohamed Lamine Bangoura, après avoir attentivement écouté les femmes et noté leurs inquiétudes par rapport à l’abrogation dans le code électoral de l’article consacrant le tiers de femmes sur les listes de candidats, a expliqué que « la discrimination positive ne peut être admise que par rapport aux dispositions de la loi ».
Puis de rappeler aux dames que « les élections locales sont des élections de proximité. Ce sont des élections de foyer et c’est la femme qui sait mieux gérer le foyer ». Il conseille sagement aux visiteuses « entre femmes, sans considération aucune, organisez-vous. Restez solidaires », a insisté cet ancien doyen de la faculté de droit.

Se mettant du côté des visiteuses, monsieur Bangoura a indiqué aux femmes toute la disponibilité de la Cour Constitutionnelle à les appuyer. « Nous sommes à votre disposition. La Cour est prête et est ouverte à vous accompagner en terme de conseils, de formation et d’interprétation des Lois », a-t-il rassuré, avant de les appeler la nécessité de faire de concessions entre elles.

Dans un entretien accordé à la presse après cette audience, le secrétaire général de Cour Constitutionnelle, Cheick Fantamady Condé, abondera dans le même sens. « A défaut de parvenir à la parité homme-femme dans de meilleurs délais, des efforts doivent êtres consentis pour améliorer la représentativité des femmes aussi bien dans les postes électifs que nominatifs ». Il a rappelé qu’à la Cour Constitutionnelle il n’y a qu’une seule femme sur les neuf membres qui la composent. Qu’à cela ne tienne, « la Cour est disposée à œuvrer auprès d’elles pour aider à réduire cette distorsion entre homme et femme », a promis Cheick Fantamady Condé.

Au ministère de l’action sociale et de l’enfance, la caravane au grand complet a été reçue par Madame la ministre, Madame Diaby Mariama Ciré Sylla, entourée de sa secrétaire générale et des membres de son cabinet.

Après les mots aimables échangés entre les deux parties, la ministre Sylla a expliqué que « la volonté politique y est en Guinée pour la promotion et l’émancipation de la femme ». Elle en veut pour preuve, l’arsenal de lois et de conventions votées et ratifiées par la Guinée. « L’existence des lois en fait foi. Il suffit juste de la solidarité féminine entre nous », a-t-elle lancé à ses sœurs, visiblement plus heureuses qu’à l’étape précédente.

Au ministère de la justice, le même engagement et la même détermination d’œuvrer à la promotion de la femme ont été réitérés à la délégation, conduite par la présidente du Forum des femmes parlementaires de Guinée, FOFPAG, l’Honorable Hadja Fatoumata Binta Diallo.

Partout, les femmes ont réitéré leur volonté de voir élues aux prochaines communales « plus de maires-mères que de maires-pères ».

Rappelons que c’est aujourd’hui, jeudi 09 novembre 2017, que cette caravane (appuyée par le PNUD et financée par le Bureau régional ONU-femmes avec la participation du gouvernement du Canada) va boucler sa tournée dans la capitale guinéenne par la rencontre des organisations féminines basées à Kaloum, les femmes du marché Niger, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et Madame la Première Dame de la République.

A suivre !

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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