Grève des travailleurs de Bonheur FM : la crise perdure, les grévistes mettent en garde

Depuis plus de 10 jours, la majeure partie des employés de la radio privée Bonheur FM sont en grève. Malgré l’implication d’une équipe de médiation, c’est toujours le statuquo, aucune négociation n’est envisagée entre la direction et les grévistes. Ces derniers sont sortis ce jeudi, 26 avril 2018, pour interpeller les autorités et l’opinion nationale sur cette situation, mettant en garde leur direction contre d’éventuelles mesures à leur encontre, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Depuis qu’ils ont entamé leur grève le 16 avril dernier, les travailleurs de la radio Bonheur FM ont gardé le silence pour donner la chance à d’éventuelles négociations entre eux et la direction de la station. Mais près de deux semaines après, ils disent avoir constaté l’indifférence de la direction générale et ont décidé donc de briser le silence. Selon leur porte-parole, Mamadou Samba Sow, cette grève fait suite à plusieurs démarches menées sans succès, pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des employés.

« Après constat de nos conditions de vie et de travail après six ans d’exercice, nous avons écrit un courrier le 20 mars 2018, s’adressant au directeur général de la radio Bonheur pour solliciter une rencontre avec lui pour discuter autour d’un certain nombre de points, notamment celui lié à l’augmentation de nos salaires. Mais jusqu’au 04 avril, il n’y a pas eu de réponse. Après ça, nous les 14 reporters, nous nous sommes retrouvés à nouveau pour tirer les leçons, à l’issue de cela, nous avons écrit un préavis de grève le 04 avril, s’adressant toujours au même directeur et qui est arrivé à échéance le 14 du même mois, il n’y a pas eu de réponse claire de sa part », a expliqué l’ancien rédacteur en chef de la radio Bonheur.

C’est ainsi que les 14 journalistes ont décidé de partir en grève, poursuit-il : « Le  lundi 16 de ce mois, nous sommes venus sans travailler, dans l’espoir qu’ils vont chercher à nous rencontrer, ce qui n’a pas été le cas. Des personnes de bonne volonté se sont impliquées en engageant une médiation entre nous, mais elles sont revenues hier pour nous dire qu’elles ont échoué sur toute la ligne, que la situation n’a pas évolué. C’est pourquoi, nous avons voulu communiquer maintenant, dans l’intention d’attirer l’attention des patrons de presse et la communauté nationale ».

« On vous fait croire que la radio Bonheur est celle qui paye le plus, ce qui n’est pas vrai, nous avons assez de difficultés, car nous ne comptons que sur notre salaire, mais ce salaire-là est dérisoire. En plus, au niveau de la radio Bonheur il n’y a pas de contrat de travail, il n’y a pas de bulletin de paye, on nous paye en mettant l’argent dans une enveloppe et nous venons signer dans des feuilles volantes comme des ouvriers. Pire, quand un stagiaire demande son attestation de stage, ça devient un problème, il y a deux stagiaires qui sont partis jusqu’à présent ils n’ont pas reçu leurs attestations …», a déclaré Mamadou Samba Sow.

Le porte-parole des grévistes a par ailleurs, mis en garde contre toute éventuelle mesure qui serait prise par la direction : « Il y a des rumeurs qui disent qu’ils vont licencier ce groupe de grévistes ou-bien bloquer l’intégralité de nos salaires ou encore de payer les salaires de façon partielle. Mais nous mettons la direction en garde, nous prenons l’opinion nationale en témoin, les autorités en charge des médias, nous leur disons que si cela arrivait, nous ne nous laisserons pas faire. S’il s’agit d’aller devant les tribunaux nous irons, mais cela ne restera pas sans conséquence », a prévenu le journaliste.

De leur côté, les responsables de la radio Bonheur FM n’ont pas souhaité se prononcer sur la question.

Ramatoulaye Diallo pour Guineematin.com

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