Grève du SLECG : Aboubacar Soumah dénonce le recrutement des mécaniciens et menuisiers pour enseigner

« Chers camarades, notre avenir est dans nos mains. Si le lundi, 22 octobre 2018, vous reprenez le travail ; alors, ça sera fini pour l’éternité. Nous les enseignants, nous mourrons dans la misère, dans la précarité », a notamment indiqué Aboubacar Soumah face aux membres du SLECG.

Malgré les menaces et autres tentatives d’intimidation, le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SELECG) maintient la pression sur le gouvernement. Au cours d’une assemblée générale tenue ce samedi, 20 octobre 2018, le SLECG encourage ses membres à poursuivre la grève générale et illimitée « jusqu’à la victoire finale », a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le siège du SLECG était noir de monde à l’occasion de cette assemblée générale. Aboubacar Soumah, secrétaire général du mouvement a réitéré son appel à la poursuite des hostilités. « J’invite tous les enseignants titulaires à continuer d’observer le mot d’ordre de grève, à rester à la maison. Que personne d’entre vous ne mette pied à l’école, jusqu’à la satisfaction totale de notre revendication. Par conséquent, les parents d’élèves doivent se souvenir de ce qui s’est passé à Koloma (meurtre de l’élève, Elhadj Ibrahima Bah, pendant la journée ville morte, ndlr). Un élève de 22 ans a été tué par balle. C’est pourquoi nous avons demandé aux parents de bien vouloir garder les enfants à la maison », a lancé Aboubacar Soumah.

Par ailleurs, Aboubacar Soumah a dénoncé la mise à contribution, par le gouvernement, d’enseignements contractuels sans niveau, en lieu et place des titulaires. « Ils se servent aujourd’hui des images de certaines écoles privées, qu’ils font passer, pour faire croire à l’opinion nationale que les cours sont donnés effectivement à Conakry. Mais, quels cours ? Des cours tenus par qui ? Ces cours sont tenus par des contractuels sans niveau, des mécaniciens, des menuisiers recrutés ça et là. Heureusement que partout où les contractuels ont donné cours, les élèves ont eu à réagir à Kipé, à la Cimenterie, à la Cité de l’Air, partout. Ces contractuels-là sont décriés », a dit le secrétaire général du SLECG.

En outre, Aboubacar Soumah a rappelé aux détracteurs que « personne ne pourra agenouiller le grand SLECG ». Toutefois, il a mis en garde en garde les enseignants. « Chers camarades, notre avenir est dans nos mains. Si le lundi, 22 octobre 2018, vous reprenez le travail ; alors, ça sera fini pour l’éternité. Nous les enseignants, nous mourrons dans la misère, dans la précarité ».

Une mention spéciale a été faite pour les enseignants de l’intérieur du pays, à l’image de ceux de Kankan. « Ils ont tout fait à Kankan pour politiser le mouvement. Aujourd’hui, Kankan est en grève. Une seule école, dirigée par un des leurs, un des clans, est la seule qui fonctionne là-bas. Aujourd’hui, je suis satisfais parce que notre mouvement de grève a réussi », a martelé Aboubacar Soumah, longuement applaudi.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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