Grève des enseignants pendant le mois électoral ? Réaction du député de Labé

Cellou Baldé

Dans une décision rendue public hier, mercredi 10 janvier 2018, les centrales syndicales ont exclu leur camarade, Aboubacar Soumah, principal meneur de la grève des enseignants au mois de novembre dernier ainsi que trois de ses collègues. Cette décision a aussitôt été qualifiée de « nulle et de nul effet » par l’intéressé qui annonce la reprise de la grève dès le mois de février prochain…

Pour comprendre comment cette nouvelle a été accueillie au sein de la classe politique qui s’apprête à aller aux élections locales au même mois (le 04 février), un journaliste de Guineematin.com a joint ce jeudi, 11 janvier 2018, le député de Labé, Cellou Baldé, responsable des élections à l’UFDG, le principal parti de l’opposition guinéenne.

Décryptage !

Cette exclusion d’Aboubacar Soumah est une préoccupation majeure parce que cela veut dire que les centrales syndicales aussi sont en train d’être inféodées au pouvoir exécutif. C’est la volonté d’Alpha Condé qui est en train de se faire. Soumah a déclaré que ça sent de la corruption. Il y a des responsables syndicaux qui ont touché un pactole de 45 millions et 100 millions. La décision ne fera que raviver les tensions entre ce syndicaliste qui est intraitable et qui est soutenu par la base au niveau de l’ensemble du territoire national et le pouvoir central. Ça n’arrange pas les choses parce qu’au même moment, à Labé par exemple, les partisans d’Aboubacar Soumah ont remporté le congrès à la base. Je crois que cette exclusion est une décision irresponsable qui est prise pour faire plaisir à Alpha Condé et piétiner les valeurs syndicales dans notre pays. Je crois qu’Aboubacar Soumah est déterminé et qu’il est avec une grande partie de la base syndicale.

Par rapport au mois de février, ce n’est pas la première fois que Soumah le dit. Quand les leaders religieux l’ont rencontré au mois de novembre, le compromis c’était qu’un certains nombres de points de revendications soient réglés ; sinon, pendant le mois de février, il allait relancer la grève qui n’est que suspendue. Je sais que monsieur Soumah et les autres membres sauront raison gardée par rapport à l’organisation des élections pour lesquelles tous les guinéens se sont battus depuis 2010. Pour cela, il y a eu plus de 84 jeunes qui sont morts dans les rues de Conakry et il y a eu assez de sacrifices consentis. Aujourd’hui, monsieur Soumah est conscient que l’organisation de ces élections va contribuer à booster le développement de notre pays ; et, par conséquent, les travailleurs qui sont sous sa responsabilité auront leur compte dans la gestion des collectivités. Aujourd’hui, il faut dire que beaucoup d’enseignants qui sont sous sa responsabilité sont candidats à ces élections.

C’est le mois de février qu’il a dit sans préciser la date, les élections, c’est le 04 février. Le processus jusqu’à l’obtention des résultats définitifs va durer une dizaine de jours. Je crois que monsieur Soumah va tirer les conséquences par rapport à cela et savoir que ces élections doivent primer. Elles doivent être organisées dans la paix et la quiétude, tout en sachant que la classe politique soutien les revendications légitimes des syndicalistes.

Propos recueillis et décryptés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

Facebook Comments Box