Guinée : la santé communautaire, bientôt une réalité

Le Ministère de la santé et ses partenaires ont lancé ce vendredi, 13 avril 2018, la stratégie nationale de santé communautaire. Une initiative du gouvernement guinéen qui vise à améliorer l’état de santé des populations avec un accent particulier sur la prévention. La cérémonie de lancement de ce programme a mobilisé à Conakry, de nombreux acteurs évoluant dans le secteur de la santé, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

La survenue de l’épidémie à virus Ebola en 2014, a mis à nu la vulnérabilité du système de santé guinéen. Les services de santé peinent encore assurer la prévention des maladies. C’est pour inverser donc cette tendance et répondre aux besoins de santé des populations à la base, que le gouvernement guinéen a pris l’initiative de promouvoir la santé communautaire, qui est devenue l’un des programmes prioritaires du Ministère de la santé. Elle devrait permettre non seulement d’améliorer l’offre des soins de santé, mais aussi de stimuler la demande à travers la participation et un engagement citoyen.

Dr. Abdourahmane Diallo, ministre de la Santé

Selon le ministre de la santé qui a procédé au lancement officiel de cette initiative, sa mise en œuvre sera assurée sur le plan opérationnel par quatre types d’acteurs : « Les communautés auront pour rôle de s’approprier la gestion des questions de santé et des structures de santé ; les relais communautaires qui sont des agents choisis par la communauté, mèneront des activités de veille, de sensibilisation et de collecte d’informations sur la situation sanitaire locale ; les agents de santé communautaire qui sont des professionnels sortis de nos écoles secondaires de formation, auront pour rôle essentiel de tenir les postes de santé et de superviser l’activité des relais communautaires sur le terrain ; les centres de santé comme d’habitude, seront chargés de dispenser les soins de santé primaires selon les normes de qualité établies », a indiqué Dr Abdourahmane Diallo.

Le ministre précise que l’exercice des fonctions assignées à chaque acteur intervenant dans la santé communautaire se fera à travers un processus de recrutement, de formation, d’équipement, de supervision et de rémunération. Mais, pour la réussite de ce programme, Dr Abdourahmane Diallo estime qu’ « il est important d’avoir une vision partagée, un cadre de mise en œuvre harmonisé et unique entre les différentes parties prenantes. Pour ce faire, il faut une synergie d’actions à tous les niveaux de la vie sociale.

Au niveau central, comme toujours, le Ministère de la santé compte particulièrement sur l’accompagnement du Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation ainsi que tous les départements sectoriels pour la mise en œuvre et le suivi de ce programme. Je compte également sur l’appui des partenaires techniques et financiers qui ont inscrit dans leur plan de travail la santé communautaire », a dit le ministre.

Le chef du département de la santé a par ailleurs, remercié « très vivement » les partenaires qui ont décidé de commencer le programme dès la semaine prochaine dans les 40 communes de convergence, avant de réaffirmer « la détermination et l’engagement sans équivoque » du secteur de la santé, qui ne ménagera aucun effort pour la réussite complète de ce programme.

A noter que cette stratégie nationale de santé communautaire a été lancée conjointement avec le programme national d’appui aux communes de convergence, en présence des ministres de la santé, de l’administration du territoire et de la décentralisation, et de l’action sociale. Les partenaires techniques et financiers ainsi que de nombreux cadres des départements concernés ont également pris part à la cérémonie.

Le programme national d’appui aux communes de convergence vise à renforcer la décentralisation en mettant à la disposition des collectivités locales, les moyens nécessaires à leur action selon une démarche de coproduction articulée aux politiques sectorielles. Les 40 communes de convergence choisies dans les 7 régions du pays, devraient être « des modèles de gouvernance locale et de gestion transparente des affaires publiques, où l’accès aux services sociaux de base et à des services publics de qualité se vivra en une palpable réalité », a laissé entendre le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, le général Bouréma Condé.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628124362

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