Insécurité : les faux policiers, l’automobiliste et les 50 dollars au TPI de Mafanco

Avec l’insécurité grandissante à Conakry, des barrages sont érigés nuitamment à de nombreux endroits de la ville par les forces de l’ordre. Sauf qu’à certains endroits, des imposteurs s’érigent en agents pour spolier les noctambules de leurs biens.

Trois jeunes gens, tous des bénévoles, ont été récemment mis aux arrêts et mis sous mandat de dépôt, après avoir dépossédé une dame de ses biens au mois de février 2018. Le dernier acte de leur procès s’est tenu ce jeudi 19 avril 2018 au Tribunal de Première Instance de Mafanco. Poursuivis pour vol aggravé, usurpation de titre et de fonction, d’uniforme, de signe et d’emblème, les trois « faux » policiers ont été reconnus coupables et condamnés par le tribunal, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Les trois « faux » agents sont Amara Camara, Ansoumane Condé et Yamoussa Soumah. Pour l’audience de ce jeudi, on en était aux réquisitions du ministère public.

C’est ainsi que le procureur Mamady Lazare Bauret, a commencé par rappeler les faits. Selon lui, c’est dans la vendredi, 16 février 2018 que madame Fatoumata Binta Diallo, a été stoppée à un barrage érigé par les trois prévenus à ENCO 5, dans la commune de Ratoma. Il va s’en suivre une altercation au cours du contrôle de la voiture de la dame. Les trois « faux » agents, portant des uniformes de la police, vont prétexter « qu’elle était habillée de façon indécente » pour s’en prendre à elle. Finalement, relate le procureur, les trois prévenus vont soutirer les téléphones de la dame, son badge. En plus, elle va se trouver dans l’obligation de donner 50 dollars pour sortir des griffes des indélicats contrôleurs. Des faits que les prévenus ont reconnus à la barre, précise Mamady Lazare Bauret. Ils seront mis aux arrêts quelques semaines plus tard et déférés au TPI de Mafanco.

Dans son réquisitoire, le procureur a dénoncé le comportement de certains officiers de police qui acceptent des bénévoles dans leurs services, chargés d’exécuter les basses œuvres au nom de leurs chefs. C’est pourquoi, il va demander au tribunal de retenir dans liens de la culpabilité les trois prévenus et de les condamner à deux ans assortis de sursis et à une amende de 500 mille francs guinéens chacun.

Amara Camara, Ansoumane Condé et Yamoussa Soumah n’avaient pas d’avocat. Contrairement à ce qui se fait traditionnellement, la juge madame Bamba Kallo n’a pas demandé aux trois prévenus « s’ils avaient quelque chose à dire pour leur propre défense ».

C’est sur siège que madame Bamba Kallo va condamner Amara Camara, Ansoumane Condé et Yamoussa Soumah à trois ans de prison assortis de sursis pour les faits de vol aggravé, usurpation de titre et de fonction, d’uniforme, de signe et d’emblème. Ils sont également condamnés au payement d’une amende de 500 mille francs guinéens chacun.

Détenus depuis le 16 mars 2018 à la maison centrale de Coronthie, les trois « faux policiers » recouvrent la liberté avec désormais le sursis comme épée de Damoclès suspendue au dessus de leurs têtes.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 1799 17

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