Interdiction de la marche des Forces Sociales : Fodé Oussou très remonté

Dr Fodé Oussou Fofana

L’interdiction de la marche pacifique que les Forces Sociales de Guinée voulaient tenir ce lundi, 23 juillet 2018 à Conakry pour protester contre la hausse du prix du carburant, passe mal chez Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG. L’opposant condamne une restriction des libertés consacrées par la Constitution guinéenne et parle de panique à la tête de l’Etat.

« Je condamne avec la dernière énergie ce qui se passe à Conakry. Il est inacceptable pour un gouvernement qui se considère comme démocratique de vouloir restreindre les libertés des citoyens. La manifestation est constitutionnelle, elle est consacrée par la Constitution guinéenne. Donc ils n’ont pas le droit de faire ce qu’ils sont en train de faire, ils n’ont pas le droit d’autoriser une manifestation et de l’annuler encore à la dernière minute.

Les mairies ont autorisé la manifestation, puis le chef de cabinet du Gouvernorat de Conakry signe un communiqué à la place du gouverneur qui est à Conakry, qui n’est pas mort, qui n’est pas malade, pour interdire la même manifestation. On sent la panique totale. Et nous condamnons avec la dernière énergie ces situations-là », a réagi le président du groupe parlementaire de l’UFDG à l’Assemblée nationale qui a joint Guineematin.com dans l’après-midi de ce lundi.

Pour Fodé Oussou Fofana, ce genre d’agissements porte sérieusement atteinte à l’image de la Guinée, mais aussi à l’image du président Alpha Condé : « Cette situation contribue à ternir l’image de la Guinée, mais aussi l’image du président Alpha Condé lui-même. Moi, la question que je me pose, c’est de savoir quelle est l’image que monsieur Alpha Condé veut qu’on garde de lui le jour où il ne sera pas président de la Guinée. Qu’est-ce qu’il veut qu’on garde comme image ?

Un homme qui dit qu’il s’est battu pendant 40 ans dans l’opposition et qui vient au pouvoir pour faire pire que le général Lansana Conté. Toutes les fois que les manifestations ont été autorisées et encadrées, elles se sont passées dans les meilleures conditions », a-t-il dit, ajoutant que le pouvoir actuel veut imposer une dictature en Guinée en restreignant les libertés des citoyens. C’est pourquoi, il invite les Forces Sociales à porter plainte contre les autorités guinéennes devant les juridictions supranationales.

« Les forces sociales doivent se constituer partie civile, informer la communauté internationale, porter plainte contre ce gouvernement au niveau de la CEDEAO, au niveau de toutes les juridictions internationales pour que les gens comprennent que dans ce pays, on n’a pas le droit de manifester et que dans ce pays, les libertés sont restreintes. Ils veulent imposer une dictature. Ils ne savent pas que les temps ont changé, les hommes ont changé, le monde a changé ».

Fodé Oussou Fofana s’est, par ailleurs, adressé au général Ansoumane Camara Bafoé, directeur national des CMIS. Il rappelle à l’officier de police qu’il n’est pas dans la brousse et qu’il n’a pas le droit de traiter les citoyens comme des animaux.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628124362

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