Komodou (Kérouané) : l’effondrement du pont Djassa fait le bien de certains

Comme nous l’annoncions précédemment, la route nationale Kankan-Kérouané est coupée depuis plusieurs jours, en raison de l’effondrement du pont Djassa situé dans la localité de Komodou dans la nuit du jeudi 05 au vendredi 06 juillet 2018. Et aujourd’hui, cette triste réalité fait le bien de certains jeunes de la localité qui en profitent pour se faire de l’argent, a constaté un envoyé spécial de Guineematin.com à Kérouané.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ce célèbre dicton est plus que jamais confirmé aujourd’hui à Komodou, localité située à 42 kilomètres de la ville de Kérouané.

Le pont Djassa qui se trouve dans cette zone s’est affaissé à la suite d’une forte pluie enregistrée sur place, coupant la route nationale Kankan-Kérouané. Et, plusieurs jeunes de la localité en profitent pour gagner de l’argent en faisant traverser les bagages des usagers de la route.

Les uns disposent de pirogues alors que d’autres portent les bagages sur la tête pour traverser. Pour faire traverser un seul sac de gombo, de piment, d’avocat ou d’ananas entre autres, les piroguiers empochent 5000 GNF alors que ceux qui n’ont pas de pirogues font payer 15 000 GNF par sac aux propriétaires de la marchandise.

Et les clients ne manquent pas. Beaucoup de commerçants, des femmes en majorité, sont bloqués sur les lieux avec de nombreux sacs de légumes destinés au marché de Kankan. C’est le cas de Kallou Traoré : « Je suis là jusqu’à ce que la situation se maîtrise, tant que les sacs de légumes sont là, je suis là aussi. J’ai fait traverser 30 sacs pour le moment, mais je n’ai pas encore eu l’argent au complet », a-t-il dit.

Bo Saran Keita est bloquée aussi au niveau de ce pont. Elle interpelle les autorités du pays sur cette situation : « Tout ce que je veux, c’est de quitter ici maintenant, j’en ai assez. J’appelle les autorités à nous venir en aide, j’ai beaucoup souffert, je n’ai plus d’argent pour manger.

Dites à Alpha Condé que j’ai beaucoup souffert, j’ai même jeûné pendant 10 jours pour qu’il soit président de la République, mais je n’ai rien eu comme récompense sauf de la misère », se lamente cette dame.

Il faut dire que cette traversée assez coûteuse aura des répercussions importantes sur le panier de la ménagère à Kankan. Car, tous ces frais de transport entraîneront une hausse du prix des légumes sur le marché.

De Komodou, Abdoulaye N’koya SYLLA, envoyé spécial pour Guineematin.com

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