Labé : une réunion du SLECG dispersée par la police à coup de gaz lacrymogène

Une réunion non autorisée organisée sur une place publique par le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) a été dispersée à coup de gaz lacrymogène par la police dans l’après-midi de ce mercredi, 25 avril 2018, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Depuis quelques jours une mission du bureau exécutif national du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), conduite par son secrétaire général adjoint,  Oumar Tounkara, en séjour de travail à Labé ne parvient pas à organiser une rencontre des élus syndicaux à l’Université Hafia où l’antenne locale est divisée en partisans de Mamadou Mouctar Bah, secrétaire générale sortant et supporters de Fodé Camara, secrétaire administratif sortant,  jugé proche du leader syndicaliste Aboubacar Soumah.

Paume de discorde, le premier n’avait pas soutenu la dernière grève générale du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée organisée par Aboubacar Soumah, pendant que le second était une plaque tournante de ce mouvement.

N’ayant pas bénéficié de l’accompagnement du Rectorat de l’Université Hafia et de la facilitation des autorités administratives régionales, parce que le gouverneur Sadou Keïta a été accusé d’avoir instruit le Recteur Dr Mamadou Dian Gongoré Diallo d’empêcher la tenue de toute réunion du SLECG dans les installations de son institution, la mission venue de Conakry a convié les enseignants et chercheurs des deux camps à une assemblée générale qui devait se tenir ce mercredi, 25 avril 2018, à l’Amphithéâtre du Centre de Formation Professionnelle.

Apparemment, les organisateurs n’avaient pris aucune disposition administrative préalable pour obtenir cette salle de réunion. Le secrétaire administratif du bureau syndical de l’Université Hafia, Fodé Camara a expliqué au téléphone de Guineematin.com que toutes les démarches menées dans la matinée de ce mercredi n’ont pas suffit pour avoir accès à la salle. Même qu’à l’approche de l’heure de la rencontre des pick-up de la police étaient déjà positionnés aux alentours de l’Amphithéâtre.

Une dame syndicaliste, membre de la délégation venue de Conakry, a même été interpellée et conduite dans le bureau du préfet de Labé, Elhadj Safioulahi Bah avant d’être libérée pour avoir photographié un policier en action sur le terrain.

C’est après ce premier incident du jour que le syndicat a voulu réunir les enseignants et chercheurs de l’Université Hafia, sur un terrain de football sans avoir au préalable déposé une lettre d’information à la mairie, ou la préfecture. Les syndicalistes des deux camps réunis ont alors vite été dispersés par les services de police à coup de gaz lacrymogène.

Informé, le secrétaire général du SLECG, Aboubacar Soumah aurait invité les missionnaires à rentrer à Conakry avec une liste consensuelle. Mais, chaque camp campe sur ses positions. Le groupe du duo Fodé Camara et Ismaël Soumaré s’oppose à toute idée de maintien de Mouctar Bah à la tête de l’Union du SLECG de l’Université Hafia. Par contre, les partisans de Mouctar Bah demandent les raisons valables qui pourraient justifier sa destitution de son poste de secrétaire général.

Au moment où nous mettions cette nouvelle en ligne, ce mercredi, 25 avril 2018, aux environs de 22 heures, les groupes antagonistes n’avaient pas encore trouvé une solution consensuelle. Pendant que le groupe de Fodé Camara élaborait sa liste, les partisans de Mouctar Bah attendaient un appel téléphonique du chef de la mission, Oumar Tounkara, secrétaire général adjoint du bureau exécutif national du SLECG.

Toujours est-il que la liste qui va être déposée à Conakry présentera un bureau de l’Union du SLECG de l’Université Hafia constitué à la sauvette, comme ce fut le cas avec le bureau exécutif national.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com 

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