Lélouma: la mission de la gendarmerie obligée de passer la nuit à Sagalé avec le présumé assassin de l’érudit

Craignant un risque d’évasion nocturne du présumé assassin de leur maître coranique, les nombreux talibés du regretté Chérif Ibrahima n’ont pas acceptés que la mission de la gendarmerie de Lélouma, arrivée sur le lieu du crime, tard dans la soirée du vendredi, 29 octobre 2017, exfiltre le présumé assassin de Sagalé, la même nuit, rapporte un correspondant de Guineematin.com dans la région.

La mission de la gendarmerie de Lélouma, dépêchée, hier dimanche soir, à Sagalé suite à l’assassinat de Chérif Ibrahima, commis aux environs de 20 heures 30, a été empêchée par les nombreux talibés de la victime de repartir avec le présumé assassin, la même nuit.

« Les jeunes ont eu peur que, sur le chemin de retour à Lélouma, la mission de la gendarmerie ne tombe dans une embuscade nocturne montée par d’éventuels complices voulant faire libérer le présumé assassin » a expliqué le maire de la commune rurale, Mouctar Diallo recontacté par Guineematin.com ce lundi, 30 novembre 2017, à 2 heures du matin.

Au début, ces talibés voulaient que toutes les enquêtes se fassent devant tout le monde à Sagalé. Il a fallu une forte négociation avec le préfet de Lélouma, Mohamed Deen Camara arrivé sur le terrain dans le but de rassurer les esprits surchauffés pour que les uns et les autres comprennent que ce que les jeunes réclamaient n’était pas possible. C’est en ce moment, ajoute le maire, les disciples de Chérif Ibrahima ont conseillé de ne pas prendre le risque d’emprunter le tronçon Sagalé-Lélouma à une heure aussi tardive de la nuit.

Par ailleurs, il est important de signaler que, selon le maire de Sagalé, les autorités locales ont réussi à éviter une justice populaire avant même l’arrivée sur le terrain de la gendarmerie, tout simplement parce que le grand frère du défunt, Chérif Abdoul Mazid, Khalif Général de la localité, actuellement en traitement médical à l’extérieur du pays, a expressément demandé aux talibés éprouvés de laisser la justice faire son travail.

En attendant d’en savoir davantage, depuis l’annonce de cette triste nouvelle, fils résidents et ressortissants du Foutah Djallon, actuellement sous le choc, rallient la sous-préfecture de Sagalé pour les condoléances d’usage et les funérailles.

Au même moment, l’émotion est grande dans les différentes familles où chacun se demande comment, pour la première fois dans l’histoire de cette région, un érudit a-t-il pu être la cible d’individu sans foi, ni loi ?

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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