Mairie de Ratoma : voici les priorités de Mamadou Bhoye Sall, candidat des NFD

A la veille du scrutin du 04 février qui permettra d’élire les conseillers communaux dans les 342 communes de notre pays, Guineematin.com a reçu comme invité Mamadou Bhoye Sall, tête de liste du parti NFD du député Mouctar Diallo à Ratoma. Le candidat à cette mairie de la capitale a expliqué le programme de gouvernance qu’il propose aux populations de Ratoma, avec comme priorités, la lutte contre l’insalubrité et l’insécurité, la promotion de la santé et de l’éducation notamment.

Décryptage !

Guineematin.com : Bonjour Monsieur. Présentez-vous d’abord aux lecteurs de Guineematin.com

Mamadou Bhoye Sall : Bonjour ! Je m’appelle Mamadou Bhoye Sall, je suis membre du bureau exécutif national des Nouvelles Forces Démocratiques(NFD), parti dirigé par le président Mouctar Diallo, Je suis coordinateur des antennes de l’extérieur. Je suis né en 1974 à Labé, j’ai fait mes études primaires et secondaires à Koubia, ma préfecture natale, j’ai ensuite passé mon Bac au Lycée Wouro de Labé dans la série mathématiques. J’ai été admis à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, où j’ai eu une maîtrise en Mathématiques. Après cette maîtrise, par la grâce de Dieu et par l’aide de mes parents, j’ai eu une bourse qui m’a envoyé aux Etats-Unis où après la langue, j’ai pu obtenir deux diplômes, un en comptabilité et un en professeur de mathématiques. Donc après avoir exercé quelques années aux Etats-Unis, j’ai décidé de revenir en Guinée pour participer au développement socio-économique du pays.

Aujourd’hui vous êtes tête de liste du parti NFD dans la commune de Ratoma, qu’est-ce qui vous a motivé à vous porter candidat pour briguer cette mairie ?

Bon ! La décision c’est le parti qui l’a prise, mais ma motivation c’est le patriotisme qui l’oblige. Vous savez que nous sommes dans un pays où il y a extrêmement de richesses, et la situation du pays oblige tout patriote à s’engager. Parce que si on laisse les médiocres entre guillemets seulement dans la politique, je pense que c’est ce qui nous a conduits à la situation que nous vivons aujourd’hui. Donc, c’est surtout le patriotisme, le devoir de s’engager pour le changement, c’est ce qui m’a motivé particulièrement à s’engager en politique.

Vous avez certainement un projet de gouvernance que vous avez mettre en œuvre si vous êtes élu maire de Ratoma, parlez-nous des grandes lignes de ce projet ?

D’abord il faut le dire, à Ratoma, tout est prioritaire. C’est la commune la plus sale de la Guinée, l’insécurité bat son plein, les secteurs sociaux de base ne sont pas encore résolus, donc tout est prioritaire. Mais nous, si nous avons la chance de bénéficier de la confiance des populations de Ratoma, dès les premiers jours nous allons nous atteler au travail. Nous allons nous occuper de nos priorités qui sont :

L’assainissemnt

Nous allons pour cela confectionner des poubelles que nous allons placer dans les endroits stratégiques mais aussi dans les ménages, parce qu’il faut le reconnaître, le problème commence à partir des familles. Et nous allons sensibiliser la population à travers une radio communautaire et à travers la méthode qu’on appelle porte à porte pour trier les ordures dans les ménages, le travail commencera à partir des ménages, donc, ils ne payeront plus de frais de collecte d’ordures quand nous serons élu. Nous allons mettre en place une équipe qui passera collecter ces ordures et nous allons construire des ateliers de transformation de ces ordures, parce que ce que les Guinéens doivent savoir, c’est que ces ordures peuvent être valorisées, elles peuvent être transformées en énergie domestique ou bien en engrais, que nous allons bien sûr revendre pour aider le secteur de l’agriculture, créer beaucoup d’emplois et résoudre en partie le problème d’électricité que nous avons au niveau de notre commune.

La santé

Nous savons qu’en Guinée aujourd’hui et particulièrement à Ratoma, on ne peut pas se soigner quand on n’a pas d’argent, avec toutes les richesses que nous avons, vraiment c’est inacceptable. Une fois élu maire de Ratoma, nous allons mettre en œuvre ce qu’on appelle une couverture universelle, c’est-à-dire que toute la population de Ratoma va se soigner sans frais, en mettant sur place un système de santé basé sur la cotisation commune. Une couverture universelle accompagnée par des mutuelles de santé que nous allons mettre en place.

L’Education

A Ratoma aujourd’hui, nous savons que si vous commencez par Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Wanindara jusqu’à Kagbélen, vous ne verrez pas une école publique, c’est inacceptable, je ne pense pas que c’est tout le monde qui peut amener ses enfants dans les écoles privées. Donc, on s’est fixé un objectif de construire au moins 20 écoles primaires dans la commune de Ratoma. Nous allons aussi former les formateurs pour améliorer la qualité de formation qui laisse aujourd’hui à désirer, et nous allons mettre des bourses en faveur de ces élèves, une bourse d’excellence. Nous mettrons un accent particulier sur la scolarisation des jeunes filles, qui est un aspect très important pour nous.

L’insécurité

Regardez aujourd’hui, il ne se passe pas deux jours sans que vous n’entendiez qu’une personne a été attaquée, a été tuée ou a été kidnappée. Les gens ont peur, ils ne savent plus qu’est-ce qu’il faut faire. Dès notre arrivée, nous allons recruter des jeunes que nous allons mettre au niveau de 211 carrés de la commune, au niveau des 34 quartiers de la commune de Ratoma. On va les former pour qu’ils deviennent des policiers de proximité. Nous allons faire appel à des experts qui ont déjà fait leur preuve dans d’autres villes africaines, qui sont prêts à venir nous assister à former ces policiers de proximité. Nous allons ensuite installer une caméra de surveillance dans chaque carré, nous allons engager un technicien qui va être en contact direct avec ces policiers communaux que nous allons mettre dans les quartiers, dans les carrés, pour que s’il arrive quelque chose, ils se donnent les mains pour soit le stopper ou en tout cas pour arrêter les gens qui sont en train de faire du mal.

L’emploi jeune

Notre programme se fixe comme objectif la création de 50 mille emplois pendant les 5 ans. Si vous regardez les autres axes de notre projet que j’ai énumérés plus haut, toutes les activités prévues dans ces axes seront réalisées par les jeunes de Ratoma. Et nous allons aussi accompagner les jeunes qui veulent eux-mêmes créer des emplois en les formant dans ce sens. En plus, nous allons rouvrir toutes les plages de la commune qui sont aujourd’hui fermées. Ça c’est non seulement une source de revenus pour la commune mais aussi c’est des lieux de divertissement dont nous avons besoin. Nous allons donc les rouvrir, nous allons les équiper et nous allons les sécuriser pour le bien-être de la population guinéenne en général et celle de Ratoma en particulier.

Quand on parle de projet quel qu’il soit, il faut nécessairement de l’argent pour sa mise en œuvre, où comptez-vous trouver de l’argent pour mener toutes les activités prévues dans votre projet de société si vous êtes élu maire de Ratoma ?

Alors, à ce niveau il faut savoir que la commune de Ratoma est beaucoup plus riche qu’on ne le pense, le problème est que les richesses de la commune sont mal gérées. Malheureusement je ne peux pas vous donner de statistiques, parce que ceux qui nous gouvernent actuellement n’acceptent pas de sortir de statistiques, mais cette commune-là est la commune la plus riche de la capitale, ça c’est un. Deuxièmement, nous avons des partenaires qui sont prêts à nous aider, je reviens d’une tournée en Amérique du Nord où j’ai contacté des partenaires qui sont prêts à venir nous aider. Il suffit seulement de présenter des projets qui sont bancables et qui sont fiables, et créer les conditions pour que ces investisseurs viennent nous aider. Des conditions parmi lesquelles, il y a bien sûr la sécurité, parce que vous le savez, aucun investisseur sérieux ne va investir dans une localité où il n’y a pas de sécurité. Nous allons aussi travailler avec le gouvernement pour garantir la justice, la démocratie et les droits de l’Homme, pour favoriser l’investissement dont on a besoin.

Dans le volet sécuritaire de votre plan, vous avez parlé de la création d’une police de proximité qui sera déployée dans tous les quartiers de la commune, quels seront les rapports entre cette police communale et les services de sécurité, je parle bien sûr de la police et de la gendarmerie ?

Bon ! Ce qu’il faut savoir, c’est que le code des collectivités est déjà révisé, après ces élections, il reviendra à la commune de sécuriser sa population. On peut s’il y a besoin, faire appel à notre police nationale. Mais principalement, ce sont les policiers de proximité que nous allons recruter et former qui auront la charge de sécuriser la population de Ratoma. Même quand il y a des manifestations, on constate que ce sont les populations de Ratoma qui sont les plus victimes, donc on va mettre fin à ça. Aucun policier, aucun gendarme ne viendra plus ici à Ratoma pour brigander la population, pour tuer la population de Ratoma. Aujourd’hui, il y a un cimetière à Bambéto, où reposent plus de 80 jeunes de la commune de Ratoma, tués à l’occasion de manifestations politiques, ça c’est inacceptable, ça ne va plus se reproduire si nous sommes maire. Nous allons aussi exiger justice pour toutes ces victimes.

Au niveau des NFD, comment vous trouvez aujourd’hui la gestion du processus électoral, est ce que vous pensez que les nouveaux dirigeants de la CENI sont à la hauteur des attentes ?

Bon ! La CENI n’a pas changée presque, c’est vrai que monsieur Bakary est parti et Maître Kébé est venu. Nous, nous espérons en tout cas que ce processus électoral va permettre à la Guinée, va permettre aux collectivités, de sortir de la situation que nous connaissons actuellement, parce que nous n’avons pas organisé des élections locales depuis 12 ans en Guinée, c’est très important donc que cette CENI soit à la hauteur. Il y a déjà des velléités de fraude dont nous, nous avons pris connaissance au niveau des Nouvelles Forces Démocratiques. Par exemple, il y a des gens qui n’arrivent pas à retrouver leurs cartes d’électeurs, parce que plusieurs cartes ont été retirées par des personnes qui n’en sont pas les propriétaires, c’est quelque chose que nous dénonçons vigoureusement.

Vous voulez dire que des personnes ont retiré des cartes d’autres électeurs pour les dissimuler et empêcher donc leurs propriétaires de voter ?

Bien sûr pour les empêcher de voter. En plus, il faut signaler aussi qu’au niveau des Nouvelles Forces Démocratiques, nous sommes victimes d’agression pendant cette campagne électorale.

De la part de qui ?

De la part surtout du candidat de l’UFDG à Ratoma et de certains membres de l’UFDG. Le mardi soir par exemple, le candidat de l’UFDG a laissé la voie normale pour emprunter le sens inverse pour venir jusque devant notre siège, il s’est arrêté là-bas avec ses hommes pour jouer de la musique et faire de la propagande. Ça c’est une provocation, c’est une agression que nous condamnons, nous pensons que la Guinée mérite mieux, la population de Ratoma mérite mieux que ça, il vaut mieux aller dans le débat d’idées. Ils savent qu’ils ont géré cette commune pendant ces dernières années ils n’ont rien fait, maintenant ils veulent passer par l’intimidation ou bien l’agression. Mais je le dis, nous ne nous laisserons pas faire, nous avons déjà sensibilisé et nous continuons à sensibiliser nos militants et nos responsables, pour ne pas qu’ils répondent à n’importe quelle provocation. Nous notre objectif, c’est de faire sortir cette commune de l’ornière dans laquelle elle se trouve, par la faute notamment du candidat de l’UFDG qui est le président de la délégation spéciale de cette commune.

Selon vous, pourquoi c’est vous qui êtes visés par ces provocations dont vous faites cas, alors que y a d’autres candidats à la mairie de Ratoma qui sont aussi des adversaires de l’UFDG ?

Non ! Ce n’est pas nous seulement qui sommes visés, mais je parle de notre cas que nous condamnons vigoureusement. Et nous lançons un appel à la CENI et aux autorités guinéennes de prendre leurs responsabilités, pour que ces élections se passent dans les règles de l’art.

Quelles sont aujourd’hui les chances de la liste des NFD, de passer devant ses concurrents à la mairie de Ratoma ?

Nous avons une chance très énorme, grâce aux vaillantes populations de Ratoma que je dois remercier d’ailleurs, pour l’engouement dont elles ont fait preuve partout où nous sommes passés. Que ça soit dans les familles, dans les rues ou ailleurs, nous sommes bien accueillis partout. Je pense que la population et la jeunesse particulièrement, a compris que nous avons besoin d’un changement et qu’on ne peut pas changer avec les anciens. Je me demande comment ceux qui nous gouvernent actuellement dorment, est-ce qu’ils ont une conscience ? Je m’excuse du terme. Parce que si on voit la manière dont la population vit, maintenant c’est les ordures qui tuent les gens à Ratoma, quelque chose qui est intolérable. C’est pourquoi, j’invite toute la population de Ratoma, à se joindre aux Nouvelles Forces Démocratiques pour qu’on lutte ensemble, on gagne ensemble et on gère ensemble cette commune.

Propos recueillis et décrypté par Alpha Fafaya Diallo

Tel. 628124362

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