Massacre du 28 septembre : la défense réclame la comparution de Dadis et de Konaté

Depuis 2010, le collectif des avocats des victimes du massacre du 28 septembre 2009 se battent pour obtenir une justice à travers la tenue d’un procès ici en Guinée où ailleurs. Malgré quelques progrès enregistrés, le collectif était face aux journalistes hier, mercredi 06 juin 2018, pour émettre certaines de leurs préoccupations, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

D’entrée, le collectif des avocats, par la voix de maître Thierno Hamidou Barry a émis son souhait de voir se tenir un procès juste, équitable et inclusif dans lequel tous les accusés seront appelés à comparaître, notamment l’ancien président du CNDD et de la junte, le Capitaine Moussa Dadis Camara, ainsi que le Général Sékouba Konaté, ministre de la Défense à l’époque des faits.

Parmi les préoccupations exprimées par ces avocats se trouve leur volonté d’avoir un procès juste, équitable et inclusif. « Lorsque nous parlons d’un procès inclusif, ce que nous voulons un seul procès où il y aura le Capitaine Moussa Dadis Camara, le Général Sékouba Konaté, et tous les autres inculpés dans l’affaire », a dit maître Thierno Hamidou Barry.

L’autre souci qui préoccupe est le fait que, selon eux, le 29 décembre 2017, les juges ont requalifié les massacres du 28 septembre pour les considérer comme étant des crimes ordinaires, alors qu’on parlait jusque-là de crimes contre l’humanité. A cet égard, le premier argument juridique brandit par le collectif des avocats est que l’ONU avait, à l’époque des faits, dépêché trois personnalités en Guinée. Celles-ci ont produit un rapport et ont conclu que c’était des crimes contre l’humanité. Mieux, la Cour Pénale Internationale, sise à la Haye, a ouvert, depuis octobre 2010, un examen préliminaire dans cette affaire. Autant d’arguments brandits par les avocats des victimes.

Sur cette requalification, maître Thierno Hamidou Barry s’est montré très ferme. « Nous n’accepterons jamais qu’on qualifie les évènements du 28 septembre comme étant des crimes ordinaires. Ce sont des crimes contre l’humanité parce que ça concerne une population civile et ça été une attaque généralisée, en connaissance de cause», a-t-il dit sur un ton ferme.

Enfin, la troisième et dernière préoccupation exprimée par les avocats, concerne l’assistance aux victimes, notamment les blessés par balles, les femmes qui ont contracté le VIH/SIDA ; mais également les enfants orphelins. A cet effet, maître Thierno Hamidou Barry demande une aide d’urgence à toutes les bonnes volontés.

Revenant sur l’importance de la tenue du procès en Guinée, maître Thierno Hamidou Barry a estimé que cela contribuera à lutter contre l’impunité dans notre pays, rapprocher les guinéens et permettre également au pays d’être cité comme un exemple de pays qui respecte la complémentarité prévue par le statut de Rome.

Sur fond d’interrogation, l’ancien ministre de la justice, maître Bachir Barry est, quant à lui, longuement revenu sur la nécessité de faire comparaître le Capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sékouba Konaté. « Pourquoi on empêche le capitaine Dadis de rentrer et de se mettre à la disposition de la justice de son pays ? Avant qu’on ait une réponse à cette question, nous, nous pensons qu’on a peur qu’il vienne ici dire des choses qu’on ne veut pas entendre (…). Dadis est l’un des principaux mis en cause dans cette affaire. Comment on peut faire un procès équitable sans le principal mis en cause ? Es-ce que ça un sens ? Pour le Général Konaté, on a envoyé deux commissions rogatoires pour l’entendre ; mais, elles ont été bloquées », a-t-il dénoncé, tout en rappelant que l’argument placé est qu’on ne connait pas l’identité des parents de l’ancien président de la Transition. « Nous saurons difficilement toute la vérité sur ce problème sans la présence de ces deux personnes », a prévenu le doyen du collectif des avocats.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

Facebook Comments Box