Menace contre la liberté de la presse en Guinée : les journalistes dans les rues de Kaloum

Comme prévu, les hommes de médias guinéens ont marché ce mardi, 7 novembre 2017, contre les velléités du pouvoir Alpha Condé de museler la liberté d’expression acquise pendant les régimes militaires précédents. Avec des slogans hostiles à la présidente de la Haute Autorité de Communication, madame Martine Condé, les journalistes, avec à leur tête les patrons des médias, ont quitté le ministère de la Communication pour le siège de HAC où leur porte parole, madame Bilguissa Diallo (de la radio Nostalgie FM) a lu une déclaration, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à la marche.

Interrogé sur place, le président de l’AGEPI, Iboun Moussa Conté s’est dit très réconforté par la forte mobilisation des journalistes. Il estime que c’est « un message fort » que les hommes de médias ont envoyé au régime Alpha Condé et aux partenaires de la Guinée pour dire que les journalistes restent mobilisés pour défendre leur liberté. « Quiconque nous menace, nous répondrons au coup par coup et nous ne nous laisserons pas écraser », a-t-il lancé, avant d’ajouter que la HAC, dans sa configuration actuelle, doit dégager.

Pour sa part, Amadou Tham Camara, chef de bureau de Guineenews à Conakry et président de l’Association de la presse en ligne (AGUIPEL), il s’est dit très inquiet pour l’avenir des médias en Guinée. « Nous sommes très inquiets. C’est un grand recul et c’est pourquoi nous avons organisé cette marche pour montrer que nous sommes en colère et que les autorités doivent prendre des mesures idoines afin que la presse qui a eu cette liberté avant 2010 ne perde pas cet acquis », a-t-il précisé. Pour la suite des évènements, Tham Camara a ajouté que tout dépendra des actions que les responsables de la HAC et les autorités judiciaires qui ont mis un journaliste sous contrôle judiciaire vont prendre.

Egalement présent pour encadrer la marche, le porte parole de la gendarmerie nationale, Colonel Mamadou Alpha Barry, souhaite le retrait de la plainte contre les unités du PM3 de Matam pour un règlement à l’amiable. « Quand on a des activités, des cérémonies, les journalistes sont au premier plan. Ce que nous faisons, c’est vous qui l’extériorisé. Ça ne nous arrange pas si vous partez en guerre contre nous. Encore une fois, si vous pouvez retirer la plainte, il faut le faire pour venir au niveau du Haut commandement, on va gérer les choses », a-t-il dit aux journalistes qui lui ont tendu leurs micros.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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