Suspension de la radio Espace par la HAC : Kalil Oularé (Hadafo médias) dénonce…

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, le jeudi dernier, 02 octobre 2017, la radio Espace Fm (appartenant au groupe Hadafo Médias, dirigé par Lamine Guirassy) a été suspendue pour une semaine (du 3 au 9 novembre) par la Haute Autorité de la Communication (HAC). Elle accuse la radio d’avoir diffusé « des informations susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat et de saper le moral des forces armées et de l’ordre public » dans l’émission Les Grandes Gueules du mercredi 1er novembre 2017.

Joint au téléphone par Guineematin.com Kalil Oularé, le Directeur Général du groupe Hadafo Médias dénonce une décision unilatérale de la présidente de la HAC, madame Martine Condé et conteste les accusations invoquées pour motiver la suspension de la radio.

C’est à la sortie d’une réunion avec l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI) que le DG de Hadafo s’est prêté à nos questions. « La notification de la HAC est arrivée vers 20 heures 30. Cela a trouvé que l’information était déjà partout. Nous avons été très surpris d’autant plus que ce jour, à 14 heures, j’ai répondu à leur convocation pour me prononcer sur les propos que Moussa Moise avait tenus sur nos ondes et sur le contenu de se qu’ils ont trouvé. J’ai constaté qu’il n’y avait pas d’informations de nature à troubler l’ordre public ou qui soient illégales. Ce que j’ai affirmé et j’ai quitté. Donc, ils ont pris une décision à la suite de leur plénière selon ce que j’ai lu. J’ai été très surpris et je suis dans l’incompréhension de cette décision parce que je ne vois pas sa pertinence. Je soupçonne surtout une décision de la présidente elle-même qui, à mon avis, est dans une posture jupitérienne. La décision est donc unilatérale et ne répond à aucune règle », a dit Kalil Oularé.

Par ailleurs, Kalil Oularé a indiqué que la fermeture de la radio Espace Fm n’est pas sans conséquence, surtout qu’elle est commerciale et a donc des engagements à honorer en ce qui concerne la diffusion des spots publicitaires par exemple. « Vous savez bien parce que vous êtes des médias. Nous tous nous savons que nos radios vivent du jour au jour. Les gens viennent communiquer et les communications sont payées sur des périodes. Et, si toute la période qui va concerner la suspension qui est de 7 jours seront des périodes que nous devrions rembourser à nos différents partenaires ou bien trouver d’autres actions commerciales à leur proposer. C’est vrai que ça a un préjudice financier ; mais, on est obligé de respecter la loi », a ajouté Kalil Oularé.

Cependant, le DG du groupe Hadafo Médias a indiqué que des démarches seront menées auprès des juridictions compétentes pour contrer la décision qu’il juge illégale. « Nous sommes des sujets de droit. Nous sommes régaliens et respectueux de nos lois à la différence de ceux qui nous sanctionnent aujourd’hui contrairement à tout ce que peux exiger la loi en la matière. Nous sommes obligés de respecter. Nous sommes en train de sonder les voix de recours qui peuvent exister notamment auprès de la cour constitutionnelle ou de la cour suprême. Nous sommes en tout cas avec nos conseillers juridiques pour analyser cela… ».

A rappeler qu’à l’issue d’une réunion des associations de presse, il a été décidé trois actions pour protester à la fois contre cette décision que pour l’interpellation illégale et la détention du coordinateur du groupe Gangan, mais aussi les sévices corporels perpétrés par les gendarmes de Matam sur les journalistes perpétrés. Ces actions sont : une marche de colère contre les exactions et l’acharnement de la Haute Autorité de Communication contre la presse privée nationale (le mardi prochain), le retrait de leurs représentants à la HAC et leur remplacement par des mandataires plus professionnels. En attendant, la presse privée guinéenne ne reconnaît plus la HAC « dans sa configuration actuelle ».

Mais, ces associations iront-elles jusqu’au bout ? Ce l’espoir de la majorité des professionnels de médias guinéens hyper énervés par les agissements de nos gouvernants contre la presse privée du pays.

Mouctar Barry pour Guineematin.com

Tél. : 621 607 907

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