Viol d’une fille de 12 ans à Mamou : « elle n’a pas pleuré, elle n’a pas saigné… » dit Oustaz Ibrahima

« Quand la fille est sortie des toilettes, j’étais en train d’arroser une plante à côté. Il faisait noir et elle est venue s’adosser sur moi. C’est en ce moment que sa mère est venue nous surprendre… Oui ! J’ai une seule fois couché avec elle. Mais, elle n’a pas couru, elle n’a pas pleuré, elle n’a pas saigné. Et, c’est ce jour-là que ma belle-mère est venue nous surprendre », a expliqué le prédicateur islamique.

Inculpé le 09 Avril dernier pour le viol présumé d’une fille de 12 ans à Soïdè centre, dans la sous-préfecture de Porédaka, le prédicateur islamique et enseignant en langue arabe, Oustaz Ibrahima Diogo Diallo a comparu pour la première hier, mercredi 06 Juin 2018, au tribunal de première instance de Mamou.

Tout d’abord, Oustaz Ibrahima a plaidé coupable des faits qui lui sont reprochés, avant de tenter de faire tourner en rond le tribunal. La victime est la jeune sœur d’une de ses trois épouses. Et, c’est sa belle-mère qui est à la fois témoin et partie civile, rapporte un des correspondants de Guineematin.com à Mamou.

Apparu faible, la tête baissée, visiblement accablé par la honte, Oustaz Ibrahima Diogo Diallo a eu du mal à expliquer les circonstances dans lesquelles il a été surpris avec son élève de 12 ans derrière des toilettes, aux environs de 22 heures. « Quand la fille est sortie des toilettes, j’étais en train d’arroser une plante à côté. Il faisait noir et elle est venue s’adosser sur moi. C’est en ce moment que sa mère est venue nous surprendre ».

Dans une déposition à l’enquête préliminaire, la mère de la victime a expliqué qu’elle est venue trouver Oustaz Ibrahima Diogo Diallo couché sur sa fille. Ces propos ont été démentis à la barre par l’accusé qui a reconnu, dans un premier temps, avoir eu une relation sexuelle avec son élève qui se trouve être aussi la jeune sœur de l’une de ses trois femmes. « Je reconnais tout ; mais, dire qu’on m’a surpris couché sur la fille ou que j’avais eu une relation sexuelle avec elle en classe et qu’elle avait saigné, ou bien encore que j’ai déjà fait cela à une autre fille, c’est faux ! Ma belle-mère est venue trouver que sa fille était adossée sur moi. Elle a pensé ce qu’elle a voulu penser », s’est défendu Oustaz Ibrahima Diogo Diallo.

« Avez-vous eu de relation sexuelle avec cette fille ? Votre élève a-t-elle l’habitude de s’adosser sur vous ? Que faisiez-vous avec la fille lorsque sa mère vous a surpris ? », a alors questionné le tribunal.

Oustaz Ibrahima Diogo Diallo de répondre : « la fille a l’habitude de s’adosser sur moi ; mais, je n’ai jamais eu de relation sexuelle avec elle. Ma belle-mère est venue trouver que nous étions arrêtés chacun d’un côté », a-t-il dit.

Répondant aux mêmes questions reprises par le ministère public, le prédicateur islamique a changé de version : « Oui ! J’ai une seule fois couché avec elle. Mais, elle n’a pas couru, elle n’a pas pleuré, elle n’a pas saigné. Et, c’est ce jour-là que ma belle-mère est venue nous surprendre ».

Ces questions sont revenues plusieurs fois dans les débats ; et, à chaque occasion, l’accusé change de version. D’un côté, il admet avoir eu une relation sexuelle avec la victime, tandis que de l’autre, il jure par tous les noms possibles, qu’il n’a jamais touché son élève.

Finalement, Oustaz Ibrahima Diogo Diallo prendra le courage à deux mains pour passer aux aveux. « Il n’y a pas eu de pénétration. Ce sont mes doigts que j’ai utilisé. C’est Satan qui m’a poussé à faire ça ; car, je n’en ai pas l’habitude. On est jamais jeune, vieux, intelligent ou intellectuel pour ne pas commettre des erreurs », a avoué l’accusé qui est marié à trois femmes et père de quatre enfants dont une fille de 9 ans.

Mais, ces arguments n’ont guère convaincu le ministère public, qui soutient que « même si c’est Satan, il est constant que l’accusé a couché avec la fille de 12 ans ».

Le dossier a finalement été renvoyé au 20 juin prochain pour la comparution de la mère de la victime qui est la fois témoin et partie civile dans cette affaire.

De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com

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