« Il y a une différence nette entre les logos de l’UFDG et de Bah Oury », dit la CENI (interview)

Dans un peu plus de dix (10) jours, les guinéens iront aux urnes pour choisir leurs élus locaux. Les préparatifs vont bon train, rassure la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), même si des plaintes sont enregistrées dans certaines formations politiques. Pendant ce temps, des menaces de mort sont proférées contre des  personnes impliquées dans le processus électoral. Pour évoquer toutes ces questions, un reporter de Guineematin.com a rencontré ce mardi 23 janvier 2018, Maitre Francis N’kpa Koulémou, directeur du département juridique et contentieux à la CENI et porte-parole de l’institution.

Guineematin.com : nous sommes à 12 jours de la tenue des élections locales. Où en est-on aujourd’hui avec les préparatifs ?

Francis N’kpa Koulémou : au niveau de la CENI, on se réjouit du niveau d’avancement des activités du processus électoral. Nous venons de finir avec la formation des magistrats sur la gestion des contentieux pour   le reste du processus électoral. Nous avons également formé les formateurs des agents des bureaux de vote. Ils sont déjà déployés sur le terrain. Et, la formation des formateurs locaux a démarré et tend vers la fin. Nous nous réjouissons de tout cela. De l’autre coté, vous avez suivi le décret pris par le chef de l’Etat qui met en place l’unité de sécurisation du processus électoral. Au moment où je vous parle, les responsables des forces de sécurité sont dans nos murs. Ils sont entrain de discuter avec le président de la CENI pour la mise en place effective de la stratégie globale de sécurisation du processus électoral. Cela nous réjouit à plus d’un titre. Bientôt nous allons procéder à la formation des membres des commissions de centralisation des bureaux de vote ainsi que la formation des membres de la commission de réception et de transmission des bulletins. Tout cela sera finalisé et, pour nous, c’est une avancée. Logistiquement aussi, les matériels sont entrain d’être acheminés  sur le terrain. Dans les prochains jours, plus tard le 29 janvier, une vaste mission de supervision du scrutin va être déployée sur le terrain.  Ce sont des choses qui nous rassurent et qui nous permettent de dire que les élections se tiendront effectivement à la date indiquée.

Guineematin.com : nous avons des informations selon lesquelles certains secteurs comme Fassia, Gomboyah et Sébéyah, dans la commune de Manéah, n’avaient pas leurs cartes d’électeurs. Qu’en est-il réellement ?

Francis N’kpa Koulémou : au sein de la CENI nous avons un cadre qu’on a appelé la cellule de d’action et de suivi du processus électoral qui réuni en son sein l’ensemble des acteurs et où tous les problèmes sont posés et résolus. Le problème a été posé, lors de la dernière réunion, à notre grande surprise. Nous avons commencé là-bas ce mardi matin, avec le directeur du département démembrements et le département juridique, en présence du représentant de l’opposition, monsieur Djogo. D’ici ce mardi 23 janvier dans la soirée,  la situation sera remontée à la CENI. Si tel est le cas, nous allons trouver incessamment solution.

Guineematin.com : il y a des plaintes qui viennent de certains partis politiques. C’est le cas de l’UFDG qui se plaint de la ressemblance de son logo avec celui des listes de Bah Oury. Est-ce que c’est le cas ?

Francis N’kpa Koulémou : sur cette question, j’ai entendu le président Cellou Dalein parler de cette situation sur les ondes d’une radio de place. Mais, quand on regarde de près, je crois que le logo de l’UFDG c’est un baobab derrière lequel il y a le soleil. Alors que le logo de monsieur Bah Oury nous constatons un fromager avec une colombe blanche. Je ne pense pas que cette description de ces deux logos nous fait  penser à la même chose. Donc, il y a une différence nette. Je pense qu’on peut sortir de ce débat, sensibiliser mieux les électeurs pour qu’ils puissent faire la différence. Les militants, étant attachés  à leur leader et à leur parti, connaissent les logos de leur parti.

Guineematin.com : la présidente de la Commission Electorale Préfectorale Indépendante (CEPI) de Yomou a été victime de menaces et d’intimidation. Qu’est-ce la CENI a entrepris face à cette situation ?

Francis N’kpa Koulémou : oui, la présidente de la CEPI nous a fait savoir qu’elle a été menacé par un  groupe de personnes qui ont vu une liste qui n’a pas été acceptée parce que ne respectant pas les règles. La dame n’était pas seule à décider, parce qu’elle ne présidait qu’une commission. Et, c’est cette commission qui a délibéré. On a pris des dispositions pour sa sécurisation et à ce jour, il y a deux agents de sécurité qui se promènent avec elle. Mais, elle a porté plainte et l’affaire est entre les mains de la justice. Nous attendons de voir quelle est la décision qui sera prise parce que nous estimons que des actes de cette nature ne peuvent pas rester impunis.

Guineematin.com : est-ce que vous pouvez promettre aujourd’hui aux guinéens que ces élections seront transparentes et que c’est les suffrages issus des urnes qui seront proclamés ?

Francis N’kpa Koulémou : c’est des choses qu’on a souvent instruit aux démembrements. Nous avons montré à nos démembrements l’enjeu qu’il y a derrière ces élections, la sensibilité de ces opérations. Des instructions écrites sont à leur disposition. Je crois que le peuple de Guinée doit être rassuré  que c’est seulement les voix issues des urnes qui seront publiées. On ne peut pas ménager nos efforts dans ce sens, parce que pour nous, la transparence est de mise. La preuve en est que les candidats sont représentés à tous les niveaux. Les matériels qui arrivent sont reçus par les démembrements en présence des acteurs. Donc, il ne faut qu’on doute. La CENI est une institution qui travaille à crédibiliser ses actions, du coup on implique tous les acteurs.

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tel 628 17 99 17

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