4ème jour de grève à Dixinn : « on nous interdit de parler », dit un responsable d’école

La grève des enseignants, déclenchée par le SLECG, version Aboubacar Soumah, le lundi dernier, 12 février 2018, continue d’affecter dangereusement le système éducatif de notre pays. Selon le constat fait par un des journalistes de Guineematin.com ce jeudi, 15 février 2018, les établissements scolaires publics sont restés déserts dans la commune de Dixinn.

Au grand lycée Donka où notre reporter s’est rendu aux environs de 9 heures, le constat est alarmant : seuls trois élèves de la 11ème année Sciences Sociales tenaient un cours de français et des élèves de la terminale (seulement 7 jeunes) se préparaient à faire une révision.

Sous couvert de l’anonymat, l’un des responsables dudit lycée a surtout déploré l’interdiction aux responsables des établissements de s’exprimer dans les médias. « Nous sommes dans une situation qui n’arrange personne. Regardez ; toutes les salles sont vides ! En plus, ceux qui devraient parler, personne ne dit un mot. On laisse le pays sombrer petit-à-petit. Même si nous voulons parler dans les médias, on nous l’interdit. Ils disent qu’il faut toujours se référer et que les journalistes doivent aussi présenter leur ordre de mission signé par le département et visé par les DCE. Actuellement, chacun cherche à sauver sa tête », a-t-il expliqué.

Egalement, il n’y avait aucun enseignant, ni aucun élève au collège de Donka, situé dans la même cour que le lycée. Toutes les portes étaient fermées. Même constat au collège 2 de Donka, situé à quelques mètres où l’un des responsables de l’école a exigé l’ordre de mission, avant tout entretien ou de prise d’image. « Ce n’est pas nous ; mais, on nous demande toujours de se référer avant de parler. D’ailleurs, on ne voit des journalistes dans notre école que quand ça ne va pas. Au moment où tout va bien, personne ne s’intéresse à nous. Par rapport à cette situation, elle est devenue préoccupante. C’est quelque chose à régler ; sinon, il faut craindre à partir de la semaine à venir », a-t-il laissé entendre.

Au collège « Belle vue marché » et à celui de « Belle vue Tito », en passant par les écoles primaires, les salles de classes étaient désertes. Seuls les responsables des établissements étaient présents. Au collège Belle vue Tito par exemple, au moins 8 élèves de la 7ème année étaient réunis dans une salle de classe jusqu’à 10 heures.

A rappeler que cette grève est à sa quatrième journée aujourd’hui. Et, jusqu’hier, mercredi 14 février 2018, le principal meneur, Aboubacar Soumah, confiait à Guineematin.com qu’aucune négociation n’avait été entamée avec le gouvernement. Il reste à savoir jusqu’à quand ira ce nouveau bras de fer entre les deux entités.

A suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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