5ème jour de grève : des parents d’élèves appellent l’Etat à dialoguer avec Aboubacar Soumah

La grève des enseignants continue de paralyser le système éducatif un peu partout dans notre pays. Comme les quatre jours précédents, dans la commune de Dixinn, élèves et enseignants sont toujours absents des salles de classes, a constaté un reporter de Guineematin.com qui a visité quelques écoles ce vendredi, 16 février 2018.

Cette situation qui perdure déjà commence à inquiéter plusieurs parents d’élèves qui demandent à l’Etat de prendre ses responsabilités et de négocier avec les enseignants grévistes.

N’Fally Condé

Trouvé face à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, N’Fally Condé, parent d’élève, ne cache pas son mécontentement. « C’est une situation compliquée qui met nos enfants en retard. On a connu la première grève et ses conséquences. Aboubacar Soumah qui est le moteur de cette grève n’est pas reconnu par l’Etat qui estime que c’est une grève illégale qu’il est en train de mener. Seulement, on constate que ses appels sont entendus à la base. Alors, l’État doit en principe penser à l’avenir de nos enfants. Il doit appeler Aboubacar Soumah pour discuter avec lui. Si on le laisse en disant que la grève n’est pas légale, lui-même n’est pas légitime, alors que les enfants sont à la maison, les parents d’élèves ont des problèmes parce qu’ils payent les frais de l’école. Avec cette situation, il faut être sûr que l’avenir de nos enfants est aujourd’hui hypothéqué », déplore N’Fally Condé.

Sékouna Kanté

De son côté, Sékouna Kanté, informaticien, estime que l’Etat a les moyens de satisfaire la demande des grévistes. « Je demande aux responsables de ce pays de fournir un effort pour satisfaire les enseignants parce que leur réclamation est bien fondée. C’est vrai que les enfants sont à la maison. S’ils se révoltent, ce n’est pas bon pour notre pays. Nous ne voulons pas qu’on en arrive là. L’Etat a les moyens pour satisfaire les enseignants, même si ce n’est pas à 100%. Il doit au moins fournir un effort pour trouver le minimum pour les satisfaire afin qu’ils arrêtent cette grève. Il faut reconnaître que l’enseignant souffre beaucoup dans ce pays. Ça me fait très mal de voir mes jeunes frères et sœurs à la maison chaque matin… », a-t-il dit.

Mamadou Dian Bah

Enfin, Mamadou Dian Bah, commerçant et parent d’élèves, déplore l’enlisement de la situation et appelle le gouvernement à ouvrir le dialogue. « Le gouvernement doit se comprendre avec Aboubacar Soumah parce qu’il a montré qu’il a une légitimité à la base par rapport aux autres syndicalistes. Ils doivent reconnaître cela ; sinon, ce n’est pas bon pour l’avenir de nos enfants. Rester avec nos enfants à la maison tous les jours, ça nous fait très mal. Le gouvernement doit tout faire pour dialoguer avec Aboubacar Soumah et sa structure puisqu’on ne peut pas continuer à rester dans cette situation actuelle », a-t-il dit.

Propos recueillis et décryptés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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