Abandon des salles de cinéma : avec 1 150 places, Mimo de Matoto vend moins de 50 tickets

Cinéma Nino de MatotoFondée en 1996 avec une capacité d’accueil de mille cent cinquante (1150) places, le cinéma Mimo de Matoto est de nos jours la seule grande salle de projection de film de la capitale guinéenne qui survit encore au délaissement du secteur du cinéma en Guinée. Mais aujourd’hui, le cinéma Mimo est confronté à d’énormes difficultés qui pourraient conduire à sa fermeture, a constaté Guineematin.com dont un journaliste s’est rendu sur les lieux, hier, mercredi 22 juillet 2015.

« Nous projetons des films trois fois par jour avec un tarif de trois mille (3 000) francs guinéens par personnes,  mais depuis l’an 2000, nous avons des difficultés. L’arrivé d’Ebola a d’ailleurs aggravé la situation parce que les gens pensent qu’en fréquentant les places publiques, ils pourraient contracter le virus. Malgré la disponibilité de 1 150 places, nous ne recevons que vingt (20) à trente (30) clients, selon les films que nous programmons. Nous projetons des films hindous et des films américains », a confié à Guineematin.com l’administrateur du cinéma Mimo, Monsieur Mamadou Sadio Bah, trouvé à l’entrée de la salle.

Selon Monsieur Bah, le fondateur de cette salle, Monsieur Gazi Saadi, est décédé. Ce sont ses enfants et sa femme qui gèrent tant bien que mal cette entreprise. Le cinéma Mimo n’est pas le seul héritage de cette famille : le cinéma de Rogbanè, fondé en 1981 et le cinéma Liliane de Hamdallaye rond-point appartiennent également à la même famille. «  Mais, à Rogbanè, ils n’ont pas tenu le coup et ils ne projettent plus que des matchs de Football. Liliane est une petite salle avec une capacité d’accueille de 400 places. Cette dernière au moins  tient un peu. Mais, Mimo est la seule grande salle de projection de film en Guinée qui tient jusque là », nous dira-t-il.

Les avantages et méfaits de l’électricité de Kaléta

La seule chose qui soulage l’administrateur, c’est l’amélioration de la desserte en électricité ces derniers temps dans la ville de Conakry, suite au lancement des productions du barrage hydroélectrique Kaleta. Mais cette heureuse situation est un couteau à double tranchant : « Kaléta nous permet de dépenser moins en termes de carburant, mais ça retient également à la maison certains clients qui ont des postes téléviseurs chez eux », a expliqué Mamadou Sadio, ajoutant que la clientèle du cinéma Mimo reste fortement dominée par la jeunesse.

Le cinéma est communément appelé le septième art et  relève du Ministère de la Culture. Mais, cette salle, la seule du genre à ouvrir toujours ses portes aux cinéphiles, ne bénéficie d’aucune subvention encore moins d’un autre soutien de l’Etat, selon l’administrateur.

Thierno Amadou Camara pour Guineeamtin.com

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