Aboubacar Sylla : « en tant qu’administrateur du marché Enipra, je suis payé à 440 mille par mois »

Aboubacar Sylla, administrateur du marché ENIPRA

Nombreux sont les guinéens qui s’interrogent sur la gestion des fonds collectés par les administrateurs des marchés. Pour comprendre davantage comment cette manne financière est gérée et à quoi elle sert réellement, un de nos reporters a fait un tour au marché « Enipra », situé dans la commune de Matam. Selon les informations confiées à notre journaliste par l’administrateur général de ce marché, tous les fonds collectés par son équipe sont reversés au Gouvernorat de la ville de Conakry.

Selon Aboubacar Sylla, alias « Otokouré », la gestion de cet argent ne relève pas de l’administration du marché, mais plutôt d’une PME qui travaille avec le Gouvernorat. « Le Gouvernement a donné le contrat de ramassage des ordures à une PME, mais elle est incapable, elle ne fait rien sur le terrain. Nous on est là juste pour accompagner les gens, pour rendre propre le marché. Parce que si le marché est sale, les gens ne sauront pas que c’est une société qui gère ça, ils diront que l’administrateur est incapable. Donc, au-lieu de rester comme ça, chaque matin on sort sur le terrain et quand on constate des ordures quelque part, on appelle la société », a expliqué l’administrateur du marché Enipra.

Aboubacar Sylla, administrateur du marché ENIPRA

En ce qui concerne la gestion des fonds collectés dans les marchés, Aboubacar Sylla indique que ça relève du Gouvernorat de Conakry. Et c’est le Gouvernorat justement qui paye les travailleurs de l’administration du marché, précise notre interlocuteur : « Chaque fin de mois, on perçoit quelque chose du Gouvernorat. Mais c’est juste le SMIG, 440 mille francs. En tant qu’administrateur général, je perçois 440 mille francs, mais ça, ça n’a pas commencé avec l’arrivée du Général Mathurin (le Gouverneur de la ville de Conakry) », a-t-il révélé.

Et quant aux conditions de travail du bureau du marché, l’administrateur général assure qu’elles sont assez précaires. C’est pourquoi d’ailleurs il dit attendre du changement de la part des maires qui seront élus à l’issue des élections locales prochaines. « Je souhaite que les maires qui viendront cherchent à résoudre ce que leurs prédécesseurs ont raté. Je gère une ressource humaine importante, mais nous faisons notre mieux à ce que la paix règne au marché. Dès que ça cris ici, ça va affecter même les pays limitrophes, car ils sont nombreux ceux qui viennent d’autres pays pour acheter la marchandise ici à Madina », a-t-il conclu.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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