Action Mines Guinée et NRGI veulent connaître les vrais propriétaires des entreprises minières en Guinée

action-mineNatural Ressource Gouvernance Institute (NRGI) en collaboration avec l’ONG Action Mines Guinée, organise depuis hier, lundi 19 septembre 2016, un atelier d’élaboration d’une feuille de route pour la divulgation de la propriété réelle des compagnies minières en Guinée. L’objectif visé est l’établissement d’une feuille de route pour que la Guinée soit au rendez-vous de la divulgation effective de la liste des propriétaires réels des compagnies minières installées dans notre pays, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Dans son discours, Amadou Bah Directeur exécutif de l’ONG Action Mines Guinée a dit avoir organisé cet atelier pour appuyer les efforts du comité de pilotage du secrétariat exécutif de l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) qui est la cheville ouvrière de cette initiative en Guinée. « C’est  pour aller très vite, pour ne pas être en retard par rapport au délai qui est fixé à la Guinée, qui est celui de janvier 2017. Un délai au delà duquel, la Guinée ne doit pas aller contre l’élaboration de la feuille de route, sur la divulgation de la propriété réelle », a-t-il dit.

Pour Amadou Bah, à l’issue de la mise en place de cette feuille de route, les guinéens seront édifiés sur la nature des personnes qui sont derrière les compagnies minières. « Il faut qu’on sache derrière la CBG qui est la personne qui bénéficie des dividendes, des mânes qui retombent de l’exploitation de la bauxite de Boké. Derrière ALUFER il y a qui ? Parce que ça permet de renforcer non seulement la transparence, ça lutte contre la corruption, mais aussi ça nous permet d’éviter ce qu’on appelle l’évasion fiscale qui fait perdre à l’Afrique, selon l’étude d’African Progress Panel, plus de 47 milliards de franc CFA. Donc, il faut que nous voyons plus clair sur ces enjeux internationaux, pour que les citoyens soient bien édifiés, afin que le conflit d’intérêt, les trafics d’influence dans les compagnies minières soient dissipés », a-t-il fait savoir.

Marie Lintzer, experte à NRGI a indiqué que la divulgation des propriétaires réels des entreprises extractives, en Guinée en particulier, peut permettre de lutter contre la corruption et les conflits d’intérêts. « C’est notamment des politiciens qui pourraient être impliqués dans le secteur extractif et aussi lutter contre l’évasion fiscale. S’assurer que les entreprises qui profitent dans un pays particulier, paient leur impôt comme il se doit », a-t-elle expliqué.

Pour l’experte de NRGI, la non divulgation de la propriété réelle des compagnies minières rend difficile le travail de la société civile ou des journalistes par exemple : «c’est pour comprendre le fonctionnement du secteur, savoir qui bénéficie réellement du secteur extractif. Et ensuite, pour les entreprises elles-mêmes, de savoir avec qui elles vont collaborer, lorsqu’elles signent un contrat pour exploiter des mines dans un pays par exemple. C’est important pour elles de savoir qui sont réellement derrière ces entreprises pour s’assurer qu’elles sont un bon climat d’investissement et de savoir avec qui elles ont à faire », a-t-elle fait remarquer.

Abdoulaye Soumah, secrétaire exécutif chargé de la communication de l’ITIE a de son côté expliqué que la divulgation de la propriété réelle est pour le moment optionnel pour la Guinée, et que cette divulgation ne sera obligatoire qu’en 2020. « Pour le moment, il est question d’établir la feuille de route avant le premier janvier 2017. C’est la feuille de route qui doit être établie, comment est-ce qu’on va divulguer les propriétaires réels des entreprises qui exploitent le pétrole, les gaz et les mines », a-t-il laissé entendre.

Il importe de rappelé qu’au mois d’octobre prochain, le conseil d’administration de l’ITIE international  va se réunir, pour décider quand est-ce que la Guinée va être validée, voir si elle peut garder sa conformité ou si elle peut la perdre.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél.:(00224) 621 09 08 18

 

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