Altercation entre deux ministres sur la situation des guinéens en Angola : « Je ne peux pas me taire ! Je préfère démissionner ! »

Prisonniers étrangers en AngolaFrançois Louncény Fall, le ministre guinéen des Affaires étrangères et son homologue, Sanoussy Bantama Sow, chargé des Guinéens de l’étranger ne ce sont pas pris au collet ce vendredi 26 décembre 2014, à la morgue de l’hôpital national Ignace Deen.

Mais, la levée du corps de la défunte soeur aînée du président de la République a été l’occasion d’un échange pas très diplomatique entre ces deux membres du gouvernement Alpha Condé.

Selon des témoignages relatés à Guineematin.com, François Louncény Fall aurait « exigé » à Sanoussy Bantama Sow de se taire sur l’emprisonnement et autres maltraitances que subissent nos compatriotes vivants en Angola. « Je ne peux pas me taire », aurait refusé le frustré Bantama Sow qui aurait ajouté n’avoir rien à faire dans le gouvernement s’il lui était même interdit d’élever le ton quand des Guinéens de l’étranger sont si durement touchés. Au fil de l’échange peu diplomatique entre les deux hommes, le ministre Fall aurait insisté sur son exigence de faire taire son collègue chargé des Guinéens de l’étranger. « Je préfère démissionner que de me taire sur ce dossier… », aurait répliqué Bantama Sow !

Un « SHOW » que Guineematin.com n’a malheureusement pas vécu, contrairement aux compatriotes qui nous disent que cet échange entre Fall et Sow n’était pas des plus amicaux…

Comme on le sait, plusieurs compatriotes sont victimes de violation de leurs droits de séjour en Angola où de milliers d’étrangers ont été interpellés et mis au frais dans le centre de détention de « Trenta », situé dans la municipalité de Viana, à 30 kilomètres du centre-ville de Luanda. Interpellés les vendredi 19 et samedi 20 décembre, 884 des trois mille quarante cinq (3 045) personnes arrêtées sont encore en prison.

Avant-hier, vendredi 24 décembre, le ministre des Guinéens de l’Etranger, Sanoussy Bantama Sow, a animé un point de presse pour dénoncer les conditions de détention de nos compatriotes et rappeler le gouvernement angolais au respect des Droits internationaux, des accords et conventions qui permettent aux étrangers vivants sur son sol de jouir d’un certain nombre de droits et libertés.

Par ailleurs, au cours de son débat avec les journalistes, le ministre Sow avait dénoncé l’attitude de l’ambassadeur d’Angola en Guinée qui a refusé tout contact et tout échange au sujet de ces violations dont subissent les étrangers, particulièrement les Guinéens à Luanda et dans d’autres villes angolaises.

Dans l’opinion publique, exprimée surtout dans les émissions débat et celles ouvertes aux auditeurs des radios privées, les Guinéens condamnent avec vigueur cette attitude des autorités angolaises et réclament des réactions conséquentes de la part du gouvernement Alpha Condé.

Mais, le gouvernement angolais, qui est l’un des soutiens financiers des autorités guinéennes (le don le plus commenté concerne cent cinquante millions USD) pourrait bien influencer des décisions au sommet de la pauvre Guinée ; et, probablement, faire tomber les ministres « bavards » qui le dénoncent…

Nouhou Baldé

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