Procès des militaires : « leur crime, c’est d’avoir accepté la retraite », avocat

Les plaidoiries et réquisitoires dans le procès des 5 militaires retraités ont débuté hier, jeudi 17 mars 2016, au tribunal de première instance de Mafanco, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters. Initialement prévue à 10 heures, c’est à 12heures 15 minutes que cette troisième journée d’audience de ces 5 prévenus a démarré, en présence de plusieurs de leurs collègues militaires retraités.

A l’ouverture des plaidoiries, l’avocat de la partie civile, Me Joachim Gbilimou, a fait la narration des différents chefs d’accusations pour lesquelles les prévenus sont poursuivis. Pour lui, il y a eu bel et bien outrage à l’encontre du chef de l’Etat, diffamation et attroupement interdit, et par conséquent il demande au tribunal de les condamner à payer un franc symbolique à titre de dommages et intérêts.

Après avoir écouté l’avocat de la partie civile, le procureur, Aly Touré dit que le discours que les prévenus ont eu à lire dans leurs déclarations porte effectivement atteinte à l’honneur du chef de l’Etat. C’est pourquoi, il a invité le tribunal à les condamner pour qu’ils sachent que, même s’ils sont à la retraite, ils doivent continuer à respecter la loi.

Ainsi, le ministère public, par la voix du procureur, Aly Touré, a requis pour le Lieutenant- Colonel Jean Dougo Guilavogui, secrétaire général de la structure syndicale des militaires retraités et veuves de Guinée, le payement de 3 millions de francs guinéens. Et, les quatre autres prévenus (le Lieutenant-colonel Jean Bangoura, le Colonel Sékou Camara, le Commandant Sékou Kouyaté et le Colonel Souleymane Diallo) à 8 mois de prison et 2 millions de francs guinéens d’amende.

De son côté, l’avocat de la défense, Me Salifou Béavogui, dans ses arguments, a nié l’existence d’une quelconque infraction : «En termes d’infraction, il n’en existe pas dans ce dossier. Le seul crime que ces militaires ont commis, c’est d’avoir accepté de faire valoir leurs droits à la retraite. Et, en voulant réclamer leurs promesses au niveau des autorités, on les a mis en prison. Et, aujourd’hui, on les trimballe devant la barre, après avoir servi l’Etat depuis 1958 ».

Le tribunal a renvoyé le dossier pour le 24 mars 2016 pour la délibération.

À suivre !

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
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