Beyla/Lola : les éleveurs menacés d’évacuer le territoire guinéen

Agriculteurs et éleveurs ne font pas souvent bon ménage. C’est pour trouver un terrain d’entente entre les deux corporations que s’est tenue, hier jeudi 09 novembre 2017, une réunion de concertation à Lola. Mais, au grand dam des éleveurs, un ultimatum leur est lancé pour sortir leurs troupeaux de zébus de la Guinée, a appris Guineematin.com, à travers un de ses correspondants locaux.

C’est dans la salle de conférence de la préfecture que s’est tenue cette concertation entre responsables administratifs, politiques, agriculteurs et éleveurs. C’est une mission, dirigée par le colonel Moussa Thiégboro Camara, secrétaire général chargé des services spéciaux de la lutte contre la drogue et le crime organisé, qui a rencontré les deux parties.
La démarche visait à décider du sort des zébus présents sur le sol guinéen depuis 1988, précisément dans les préfectures de Beyla et de Lola.

Selon notre reporter, le colonel Thiegboro, agissant sur instruction du président de la République, a accordé un délai de 6 jours aux éleveurs de faire évacuer les zébus de la région.

Une décision qui a semé l’inquiétude chez les éleveurs qui ne savent plus à quel saint se vouer. Joint au téléphone, Ahmed Habib Kaké, secrétaire général des éleveurs de la région, a confié à Guineematin ne plus savoir quoi faire. « Dès qu’on dit que c’est sur instruction du président de la République, personne n’ose intervenir. Si non, il y’en a parmi nous des gens qui sont là depuis 10 ans, 20 ans voire 30 ans. Maintenant on veut nous chasser. Il y a des gens natifs de Beyla qui sont éleveurs, où peuvent-ils amener leurs bœufs ? Il y a des maliens parmi nous. Mais, ils étaient absents à Lola lors de la rencontre d’hier. On ne sait plus ce qu’il faut faire. ils menacent d’abattre nos troupeaux », s’est-il lamenté.

Chez les agriculteurs, les zébus sont sources d’énormes dégâts. Ils peuvent dévaster les cultures et même la végétation. Des conflits éclatent souvent entre eux et les éleveurs.

La meilleure manière de résoudre ce problème est-elle de chasser ces éleveurs de la Guinée dont certains sont nos compatriotes ?

De Nzérékoré, Saïd Kourouma pour Guineematin.com

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