Conakry : deux voleurs, une femme et un Samsung Galaxy dans un procès

Les jeunes chauffeurs de taxi Karamoko Camara et Abdourahim Barry se sont expliqués ce mercredi 29 mars 2017 au Tribunal de Première Instance de Dixinn. Les deux compagnons d’infortune étaient poursuivis pour vol et violences sur madame Bah Mariam Diariou, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Pour rappel, les deux mis en cause ont été mis aux arrêts vers la fin du mois de janvier dernier au carrefour ENCO 5, dans la commune de Ratoma. Interrogés sur les circonstances de leur arrestation, les deux jeunes gens ont donné la même explication. Selon Abdourahim Barry « comme d’habitude, je suis venu tôt au carrefour ENCO 5 où nous nous garons la nuit. Mais, j’ai trouvé que mon maitre a déjà pris le véhicule et il est allé travailler. Je suis resté là au niveau de l’arrêt de bus lorsque Karamoko Camara m’a trouvé sur les lieux. Il m’a demandé une cigarette que je lui ai donnée. Pendant qu’on était arrêté là, on a vu 4 jeunes descendre d’une voiture et foncer vers nous. Dès qu’ils sont arrivés, ils se sont jetés sur nous en disant que nous sommes des voleurs. On a commencé à se bagarrer et des agents de la CMIS d’ENCO 5 sont venus pour nous amener tous dans leurs locaux. Arrivés là, il y a une dame qui a dit que c’est nous qui avons volé son téléphone. On a été fouillé et ils n’ont pas trouvé le téléphone sur nous. Après, ils nous ont envoyé en prison », a raconté le jeune homme de 25 ans.

Ensuite, le représentant de la plaignante a apporté lui aussi sa part de vérité dans le dossier. Selon Oumar Bah, sa belle sœur Mariam Diariou sort matinalement pour aller à son service. « Elle a l’habitude de se rencontrer avec une de ses collègues au carrefour ENCO 5 pour aller ensemble à leur service. Ce jour-là, ma belle sœur a garé sa voiture au même endroit où elle attend et elle est sortie pour téléphoner à sa collègue. C’est en ce moment que le jeune Abdourahim est venu devant elle pour lui demander de l’envoyer avec elle. Aussitôt, le second est venu par derrière pour l’étrangler et ils ont pris le téléphone. Un Samsung Galaxy note 3 qui coûte 3 millions 500 mille francs guinéens », a-t-il rapporté.

Interrogé par le procureur Alseny Bah, le représentant de la plaignante a dit que c’est ce que sa belle lui a raconté. « Nous sortons tous avant 7 heures pour aller au travail. C’est à bord de la voiture de mon frère que nous l’avons trouvée au carrefour ENCO 5, un peu avant 7 heures. Dès qu’on s’est arrêté, elle m’a dit de lui passer mon téléphone pour qu’elle appelle sa collègue. En même temps elle nous a dit que son téléphone a été retiré 15 minutes avant notre arrivée. Quand sa collègue est arrivée, on était sur le point de partir lorsqu’elle a aperçu ces deux jeunes. Elle les a aussitôt reconnus et nous sommes sortis de la voiture pour les arrêter et les amener à la police », a raconté Oumar Bah.

Après ces narrations, le procureur a dit ne pas être convaincu des arguments de la partie civile car le téléphone en question n’a pas été trouvé avec les deux prévenus et mieux : « on ne peut commettre un flagrant délit et rester sur les lieux les moments qui suivent. Ce n’est pas concevable. S’ils étaient là, c’est sans doute parce qu’ils n’avaient aucune crainte. C’est pour quoi je demande la relaxe pure et simple de ces deux jeunes gens », a requis monsieur Bah. Les avocats de la défense vont abonder dans le même sens.

La juge, madame Fatoumata Camara dans son verdict a suivi les réquisitions du procureur en relaxant Karamoko Camara et Abdourahim Barry pour « délit non constitué ». Elle a ajouté cependant que la partie civile pouvait faire appel de la décision.

Abdourahim Barry n’a pu retenir ses larmes après avoir passé 57 jours de détention à la maison centrale de Coronthie, à Kaloum.

Alpha Mamadou Diallo pour Guinematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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