Conakry : le chauffeur de taxi, les 3 voleurs et le gardien du chantier

Noumandjan Diallo est un chauffeur de taxi qui travaille généralement la nuit. Régulièrement, il stationne devant des boites de nuit et autres restaurants de Conakry attendant un hypothétique client. Mais, en offrant ses services dans la nuit du dimanche à lundi 10 avril à un groupe de trois personnes, monsieur Diallo est tombé dans les filets de la gendarmerie avant de se retrouver, trois jours plus tard, à la maison centrale de Conakry.

Devant le Tribunal de Première Instance de Mafanco où il a comparu ce jeudi 20 avril 2017, Noumandjan Diallo, le taximan, a essayé d’expliquer est revenu sur les circonstances de son arrestation.

Selon lui, « les 3 personnes que je ne connais pas m’ont déplacé et on est allé ensemble jusqu’à un certain endroit au quartier Lanséboundji où ils m’pont demandé de me garer. Après, ils sont entrés dans une cour d’où ils ont fait sortir des pots et des rouleaux de fils qu’ils ont embarqué dans le taxi. Quand ils sont entrés la deuxième fois, un monsieur est venu à bord d’une moto. Dès qu’il est entré dans la cour, les autres sont sortis en courant et ils sont tombés avant de s’enfuir. Après, on m’a arrêté là-bas pour dire que j’étais avec les gens là. C’était entre 3 heures et 3 heures 30. Ils m’ont envoyé à la gendarmerie », a raconté le prévenu.

Par ailleurs, Noumandjan Diallo a dit tout au long du procès ne pas connaitre les 3 individus qui l’ont déplacé.
La procureure, madame Joséphine Tenkiano a fait remarquer que le chauffeur de taxi n’a pas cherché à vérifier la moralité de ceux qui l’ont déplacé, surtout qu’en entrant dans la concession en chantier, ils ont escaladé le mur à une heure aussi tardive.

Pire, selon la procureure, Noumandjan Diallo n’a pas pensé alerter le poste de gendarmerie situé dans les parages quand les individus ont escaladé le mur. Pour cette raison, elle a demandé au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité même si les objets volés n’ont pas été emportés.

Ensuite, madame Tenkiano a requis 6 mois de prison, dont 3 en sursis et le payement d’une amende de 6 millions de francs guinéen. Elle a également demandé de recevoir la constitution de partie civile du plaignant, Thierno Mamadou Diallo.

De son côté, dans sa plaidoirie l’avocat de la partie civile a dénoncé le fait que le mis en cause se mette à transporter des objets pendant la nuit alors que c’est des passagers qu’il prend habituellement. Pour l’avocat, « Noumandjan Diallo a participé à la commission de l’infraction, car il a utilisé sa voiture pour transporter des objets volés. Il y a une complicité notoire de Noumandjan Diallo dans le délit de vol mais aussi de recèle ».

En outre, l’avocat a demandé la réparation des dommages subis car même si les 3 pots et le rouleau de fils de fer sont à la gendarmerie, ce n’st pas la première fois que des voleurs dérobent des objets du chantier de son client. « Je demande au tribunal de condamner le prévenu à la réparation des dommages à hauteur de 55 millions de francs, car 10 pots et 4 rouleaux avaient été volés auparavant », a-t-il plaidé.

La présidente du tribunal, madame Mariam Bamba Kallo a renvoyé l’affaire au 27 avril prochain pour la délibération, alors que le prévenu Noumandjan Diallo continue son séjour à la maison centrale de Coronthie où il est détenu depuis le 13 avril 2017.

A suivre !

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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