Conakry : les emprises des voies publiques de nouveau envahies

Libérées il y a quelques mois à l’occasion d’une vaste opération de déguerpissement engagée par les autorités, les emprises des voies publiques de Conakry ont été de nouveau occupées. Elles ont été transformées en des marchés par des vendeurs de toutes sortes d’articles, avec tous les risques et toutes les conséquences qui en sont liés, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Comme il est de coutume, la dernière campagne de déguerpissement des occupants des emprises des voies publiques de Conakry aura été qu’un feu de paille. Quelques mois seulement après l’opération qui avait permis de libérer complètement les bordures des routes, ces endroits ont été à nouveau complètement envahis par des vendeurs. L’exemple le plus palpable est celui du marché d’Entag dans la commune de Matoto où une partie de la chaussée a été transformée en lieu de commerce.

Une situation qui restreint la route et rend difficile la circulation à ce niveau. Ce qui entraîne parfois des accidents de la circulation. « Il y a environ deux mois, un camion a dérouté et a tué deux personnes ici au marché d’Entag. On est habitué à des accidents », explique Bintou Kaba, vendeuse de chaussures sur les lieux.

Malgré ces dangers, les vendeuses occupent toujours la chaussée pour faire leur petit commerce. Et la raison, disent-elle, c’est parce qu’elles n’ont pas le choix : « On sait qu’ici ce n’est pas un bon endroit pour faire le commerce. Mais il n’y a pas de place dans le marché. C’est pourquoi nous venons nous asseoir ici pour vendre. On risque quand même nos vies pour venir s’asseoir ici mais nous n’avons pas le choix. Nos maris ne travaillent pas et il faut qu’on les assiste financièrement », indique Ciré Condé.

Interrogé sur la question, l’administrateur du marché d’Entag dément catégoriquement la version selon laquelle, il n’y a pas de places à l’intérieur du marché. Lancinet Sangaré soutient que c’est le désir de gagner beaucoup qui emmène ces femmes à vendre dans la rue : « Ceux qui disent qu’il n’y a pas de place au marché, je peux m’inscrire en faux. Parce que quand tu regardes à l’intérieur du marché même, tu verras qu’il y a des places vides à l’intérieur. Ce sont des places qui étaient occupées par les mêmes femmes.

Elles pensent que quand elles restent à l’intérieur du marché, leurs besoins ne seront pas satisfaits, elles pensent qu’elles ne feront pas assez de ventes, c’est au bord de la route qu’elles pensent pouvoir avoir plus de clients. L’occupation anarchique de la voie publique, nous préoccupe beaucoup. Chaque fois on fait des sensibilisations mais les femmes chantent toujours les mêmes paroles ‘’nos maris ne travaillent pas, laissez-nous tranquilles’’. Sans penser que leurs vies sont en danger », a dit l’administrateur du marché.

Quant à Alpha Oumar Bah, le chef de secteur d’Entag marché, il estime que c’est le gouvernement guinéen qui est responsable de cette situation : « Occuper les emprises publiques n’est pas bon, mais l’occupation des emprises publiques n’est pas la faute des femmes. Le gouvernement guinéen doit construire et élargir le marché d’Entag et les femmes quitteront les rues », a-t-il dit.

Mohamed Doré pour Guineematin.com

Tel. +224 622 07 93 59

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