Conakry : des présumés malfaiteurs dénoncent leurs mauvais traitements à la police

Boubacar Sadou Bah, alias Waster, madame Mafoudia Traoré et trois autres accusés ont été entendus hier mardi 16 janvier 2018 dans la salle d’audience criminelle de la mairie de Ratoma. Ils sont accusés d’avoir effectué des opérations à main armée en retirant des numéraires et un véhicule pickup au quartier Démoudoula, dans la commune de Ratoma, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la barre, tous les 5 accusés ont nié les faits qui leur sont reprochés. Selon l’accusé Boubacar Sadou Bah, alias Waster, il a été arrêté à Enco5 par les policiers pendant qu’il partait saluer son père qui est à Demoudoula. « Moi j’étais au Congo, je suis venu juste il y a deux mois pour les salutations d’usage du décès de ma mère. Je partais saluer mon père qui est à Démoudoula. C’était un jour de grève. Arrivée à Enco5, le chauffeur a dit qu’il ne dépasse pas là-bas. Je suis descendu et les policiers sont venus m’interpeller en disant que j’ai commis des vols à main armée. Ils m’ont déposé à l’escadron d’Enco5 où ils m’ont infligé toutes sortes de tortures. Ils m’ont suspendu, ils m’ont torturé avec leurs pistolets en m’enlevant deux dents. J’ai signé les procès verbaux sous-contrainte et menace », a dit l’accusé.

Selon Boubacar Sadou Bah, alias Waster, les policiers ont également torturé son père. « Ils ont envoyé mon père à Enco5, ils lui ont infligé des tortures devant moi. Quand j’ai vu ça, j’ai regretté pourquoi je suis venu dans ce monde. Ils m’ont dit de leur montrer tous les lieux où j’ai l’habitude de manger. C’est ainsi que je les ai envoyé à Kagbelen, chez madame Mafoudia Traoré, gérante d’une gargote. Ils l’ont mise aux arrêts elle aussi », a-t-il ajouté.

Dans ses explications, Madame Mafoudia Traoré dira que c’est dans son bar que les policiers sont venus arrêter Waster au moment où il mangeait. « Ils sont venus arrêter Waster et moi. Ils nous ont conduits à Enco5. Ils disent que je reçois tous les objets que Waster vole. Or, moi je ne les connais pas. Ils nous ont interrogé sans avocats, ni interprète. On m’a fait signer sans que je ne sache le contenu des procès verbaux », s’est-elle défendue.

Les 5 accusés disent tous qu’ils ne se connaissaient pas avant. « C’est à la maison centrale et à la DPJ qu’on s’est connus. A part cela, on ne se connaissait pas. Et l’argent, et le véhicule, qu’on nous reproche avoir volé, nous ne savons rien là-dessus » ont-ils laissé entendre à la barre.

L’affaire a été renvoyée au 22 janvier 2018 pour la comparution de la partie civile.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel. 654 416 922/664 413 227

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