Démolition à Démoudoula : une victime exprime sa désolation et interpelle l’Etat

Comme annoncé précédemment sur Guineematin.com, un bulldozer affrété par la Direction Nationale de l’Habitat et de l’Urbanisme (DATU) est entré en action, depuis hier lundi, pour démolir des bâtiments au secteur 7 de Démoudoula, quartier Kaporo-rails, dans la commune de Ratoma. Les constructions anarchiques sur le lit du petit cours d’eau et la destruction de la forêt communautaire locale en sont les raisons. Les victimes n’ont plus que leurs yeux pour pleurer et expriment leurs inquiétudes.

Monsieur Ibrahima Baldé, conducteur de poids lourd fait partie des dizaines d’autres personnes dont les bâtiments sont sur le point d’être démolis. Assis à sa terrasse ce mardi, monsieur Bah a le moral au fond des chaussettes. « C’est des années de dur labeur qui sont là. Quand ils ont mis la croix rouge sur le mur, j’ai failli tomber », entame monsieur Bah.

Revenant sur l’origine du problème, notre interlocuteur dit que c’est « l’opposition entre le vieux Diallo Samba (actuellement en garde à vue à la brigade de recherche de Kipé, ndlr) et monsieur Guèye qui a occasionné tout ça. Avec l’occupation du lit du cours d’eau par l’usage de remblai, les eaux de pluie du weekend ont débordé pour détruire la construction de monsieur Guèye. Tout est parti de là », explique monsieur Baldé.

Par ailleurs, notre interlocuteur ajoute que les services de l’habitat sont venus mettre les croix rouges sur de nombreux bâtiments des deux côtés du cours d’eau. « Ils nous ont dit que ceux qui sont au bord du cours d’eau, ils vont tout démolir », lance-t-il.

A la question de savoir la manière dont monsieur Baldé a obtenu sa parcelle, il explique l’avoir acheté des mains d’un certain Boubacar Bah. « Celui qui m’a vendu ici est là, s’appelle Boubacar Bah. Et, c’est en 2011 que j’ai acheté ici. Il m’a donné tous les documents. J’ai un titre foncier, un plan de masse et tous les documents », soutient-il.
En outre, Ibrahima Baldé se dit inquiet pour l’avenir et lance un appel. « Nous sommes des victimes. Parce que pour acheter un domaine il y a des documents qui te sont fournis par toutes les autorités impliquées dans ce genre de choses. Si tu as tous les documents, ça sert de garantie et te rassure pendant l’achat. On ne peut pas rester les bras croisés. Il est vrai que la terre appartient à l’Etat. Mais, la population aussi est un élément de l’Etat. Donc, l’Etat a un rôle à jouer quand une situation comme ça arrive. C’est de nous aider à trouver une place ailleurs, parce que quand tu prends la moitié de ta vie pour investir sur un domaine, ce n’est pas évident », a laissé entendre monsieur Baldé.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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