Dépravation des mœurs : exciser nos filles ou suivre la culture occidentale ? (débat)

Aboubacar Camara, interprète de profession
Aboubacar Camara, interprète de profession
Aboubacar Camara, interprète de profession

De façon vertigineuse, les valeurs culturelles et les mœurs qui caractérisaient  autrefois l’éducation guinéenne ont de nos jours complètement perdu leur poids. Il suffit de faire un tour  dans les domiciles et dans différents services administratifs publics et privés, ou dans nos marchés, voire dans les établissements scolaires et  universitaires, pour s’en rendre compte, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters. 

Pour en savoir d’avantage sur les causes et apporter quelques pistes de solutions à ce phénomène qui effrite nos valeurs culturelles, Guineematin.com à travers un de ses reporters a interrogé certaine catégorie de personnes.

Dans leurs éléments de réponse, les uns accusent les parents d’avoir démissionné devant leurs responsabilités et les autres pointent  un doigt accusateur sur l’assimilation de la culture occidentale.

Pour Aboubacar Camara, interprète de profession, les parents surveillent beaucoup plus leurs véhicules que leurs enfants : « un parent qui a une voiture a plus de contrôle sur sa voiture que sur son enfant aujourd’hui en Guinée. Il y a des parents qui ne savent pas où dorment leurs enfants. Mais, chaque fois, ils lancent un coup d’œil au garage pour vérifier la présence de la voiture », a-t-il dénoncé.

Pour monsieur Camara, le coupable est le contact culturel entre l’Afrique et l’Occident. « Ce contact ne nous a pas été favorable. Ce que nous voyons à la télévision et sur l’internet, nous guinéens qui avons des cultures et des traditions, nous n’avons pas le droit de regarder ça », a-t-il expliqué. Selon Aboubacar Camara, «les gens sont identiques et différents à la fois. Nous sommes identiques parce que nous sommes des personnes humaines qui vivent, mangent et réfléchissent. Mais, différents de par leur mode vestimentaire, de par leur culture et leur mode de vie. Moi, Camara, je ne peux pas  aller me laver dans une piscine, avec ma femme, ma belle-mère et  mes enfants. Mais, en Europe, ça se fait. C’est pourquoi on ne doit pas les copier, car c’est ne sont pas des modèles pour nous», a-t-il insisté

Il a fait savoir que l’Europe nous suit pour combattre nos valeurs. Pour lui, le seul rituel qui nous reste aujourd’hui, c’est l’initiation que l’occident  est en train de dramatiser en qualifiant l’excision d’ablation, de mutilation, etc.

Enfin, Aboubacar Camara s’en prend aux cadres guinéens : « ce sont nos cadres qui se disent diplômés dans les grandes universités, mais en réalité qui sont analphabètes, qui soutiennent ça contre la population », fustige monsieur Camara.

Après avoir énuméré les mêmes causes que son prédécesseur, Alhassane Sow, diplômé en génie civil propose certaines solutions : «Il  faut faire occuper les enfants en leur donnant un planning qui leur évitera d’aller perdre le temps ailleurs. Quand l’enfant quitte l’école pour la maison, vous établissez un programme comme suit : de 14 heures  à 16 heures, l’enfant se lave,  mange et se repose jusqu’à 16 heures 30.  Et, dès qu’il se réveille, il prend  le coran, si c’est un musulman jusqu’à 18 heures. Et, après la prière, il prend ses cahiers, vous rester avec lui, de 19 heures  jusqu’à 20 heures », a-t-il suggéré.

Monsieur Sow conseille aussi de regrouper les enfants, même si c’est une fois dans la semaine, en leur  donnant des conseils, leur apprendre les bonnes attitudes, leur montrer comment se comporter avec les gens, faire ancrer une politesse majeure en eux et parfois faire des contes pour eux pour qu’ils soient beaucoup plus enracinés par la culture africaine.

Pour pallier à la désobéissance des enfants à l’égard des conseils prodigués par leurs parents, le maître coranique Cheik Amadou Oury conseil aux musulmans de se lever tard la nuit, prier deux rackats et faire des invocations en disant : «Oh! Mon Seigneur, je te demande de guider mes enfants et les enfants de tout le monde entier», a conseillé ce maître coranique

Quant aux habillements indécents des filles, il demande aux parents, issus des religions musulmane ou chrétienne, d’enseigner leurs filles à bas âge leur religion, en leur prodiguant des conseils  pour leur faire connaitre leurs propres traditions.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 664 413 227

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